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Actualités - ANALYSE

Réforme - Représentativité des élus et égalité des chances Nouveau code électoral en vue

Parallèlement à la réforme administrative, le nouveau pouvoir entend amender les mœurs politiques du pays. En agissant à pas comptés en direction d’une abolition progressive du confessionnalisme. Mais surtout en mettant au point assez rapidement un nouveau code électoral. Il s’agira de garantir la vraie représentativité des élus du peuple et l’égalité des chances autant entre régions, communautés qu’entre particuliers. Sans compter une réglementation de la campagne électorale concernant les modes de propagande et instituant des plafonds de dépenses, comme en France. Sans attendre que le gouvernement commence à réfléchir sur le sujet, le chef du Législatif, M. Nabih Berry, a livré son propre point de vue sur la question lors d’une rencontre avec l’ordre des journalistes. Il a souligné qu’à son avis, la refonte de l’appareil politique doit se baser essentiellement sur une nouvelle loi électorale et sur la décentralisation administrative. Un rapprochement qui s’explique : en pratique le découpage des circonscriptions électorales suit généralement celui des zones administratives. M. Berry, doit-on souligner, se découvre une fibre civique laïcisée accentuée. Il avertit «ceux qui songeraient à des circonscriptions qui seraient autant de récompenses pour des communautés ou des rites» d’avoir «à se trouver d’autres aiguilles pour tricoter leurs mailles. Car penser de la sorte, c’est porter le Liban à l’autel du sacrifice, le pousser vers une nouvelle guerre». Il ajoute que Taëf a bien parlé des mohafazat comme base des circonscriptions «mais étant entendu qu’il y aurait d’abord redécoupage administratif». M. Berry s’affirme hostile à des circonscriptions «cent pour cent chiites, sunnites, chrétiennes ou druzes». Il veut donc un mélange, mais ne dit pas lequel, en indiquant qu’il n’a pas encore «une idée définitive à ce sujet». Ce qui ne l’empêche pas, comme on voit, d’en parler. Mais si M. Berry reste partisan du mohafazat, M. Walid Joumblatt se range de son côté à l’avis de l’Est politique qui réclame depuis des années qu’on se rabatte sur le caza, lequel assure une représentation de proximité bien plus pointue et plus effective. Les raisons sont du reste assez semblables dans leur finalité. Avec le caza, M. Joumblatt continuerait à dominer le Chouf et à faire au moins jeu égal avec son cousin Arslane dans la région d’Aley. De leur côté, les chrétiens ne seraient plus noyés dans les trois mohafazats sur cinq où ils sont minoritaires et leurs élus n’y seraient plus de simples hommes liges de leaders mahométans. Ce qui fait que leur poids politique réel au Parlement représente moins du tiers, alors qu’il devrait être tout à fait égal à celui des musulmans. Au stade actuel, on ne connaît pas l’avis du régime ni celui du gouvernement sur la question. Les supputations vont bon train. Certains estiment que le pouvoir est pour le caza. D’autres, qu’il penche pour un compromis mettant les cases par deux pour en faire une circonscription. À titre d’exemple, Jbeil et le Kesrouan, les deux Metn, le Chouf et Aley, Saïda et Jezzine, Batroun et le Koura iraient par couples unifiés.
Parallèlement à la réforme administrative, le nouveau pouvoir entend amender les mœurs politiques du pays. En agissant à pas comptés en direction d’une abolition progressive du confessionnalisme. Mais surtout en mettant au point assez rapidement un nouveau code électoral. Il s’agira de garantir la vraie représentativité des élus du peuple et l’égalité des chances...