Chez Chantilly, le chocolat est une affaire de professionnalisme et d’ambition. La marque s’internationalise en ouvrant des marchés européens et arabes. Dès le début, les Debbas tentent une percée réussie du marché américain, mais les aléas de la guerre viennent brutalement nuire à ce marché fructueux. Chantilly traverse la mer et s’établit à Chypre, puis revient au bercail poursuivre son ascension et son expansion. À présent, Chantilly dispose de huit boutiques au Liban en franchise à 100%, et dix autres en dehors du pays. En effet, la société produit pour d’autres chocolatiers qui ne veulent pas entrer dans des investissements onéreux et profitent de sa structure pour commander du chocolat selon leur propre recette; Chantilly se réserve sa recette exclusive pour les magasins qui portent son label. «Pour garder un goût constant à nos chocolats, raconte Roy Debbas, nous achetons du chocolat de couverture de Suisse, d’Allemagne et de Belgique, que nous façonnons selon nos propres recettes et selon des normes d’hygiène très strictes. Certaines usines importent de la masse de cacao, mais comme elles n’ont pas le contrôle de la fève, le goût varie. Seuls les grands industriels du chocolat à l’étranger peuvent avoir ce contrôle. En effectuant de subtils dosages, nous obtenons le goût spécial qui caractérise nos chocolats». Dans l’usine ultramoderne de Chantilly, les artisans préparent les mélanges, les pralines et les fourrages ainsi qu’une large gamme de confiserie occidentale et orientale destinés au marché local et à l’exportation. «Nous avons signé récemment, ajoute M. Debbas, un contrat de distribution qui nous a introduit dans huit points de vente à Paris (Monoprix et Auchan). Nous espérons augmenter la distribution chaque année. Dans le temps, nous vendions du chocolat au Prince de Galles et à la chocolaterie de Monaco, mais la concurrence belge rend la vente de chocolats libanais très difficile en Europe». Pour contourner les concurrents de taille, Chantilly envahit le marché européen avec les délices libanais, un produit qui n’a rien à voir avec le chocolat mais qui le complète. Ainsi des compositions à base de sésame, de marzipan, de malban, d’oranges amères et de nougat enrobés de chocolat constituent un produit d’appel pour le chocolat. En prenant la France comme tremplin, Chantilly a maintenant un réseau de distribution en Angleterre, en Belgique et bientôt en Espagne. «En ce moment, nous exposons à l’Institut du monde arabe à Paris et organisons une dégustation hebdomadaire dans nos points de vente».