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Actualités - ANALYSE

Un pas mesuré vers le règne civique ...

Révolution ? Abolition du confessionnalisme ? C’est trop dire. Les désignations ratifiées par le Conseil des ministres, dans un domaine désormais classé «chasse gardée» – le sécuritaire – respectent la règle fondamentale de la répartition entre communautés. Mais redistribuent autrement les cartes. C’est en tout cas un premier effort visible vers le règne civique, c’est-à-dire vers une entité étatique sans aucune teinture confessionnelle. Les nominations n’ont surpris personne. Les noms circulaient déjà dans les allées du pouvoir depuis plusieurs jours. Et même depuis l’élection du général Lahoud… Les cercles politiques ne manquent pas toutefois de commenter l’initiative. Pour constater tout d’abord que la Sûreté générale – qui a, il faut le rappeler, une mission d’information politique déterminée aux côtés de ses tâches multiples de contrôle sécuritaire – échoit à un chiite. Alors que, traditionnellement, elle était réservée à un maronite, étant donné que son directeur – sauf sous Chehab qui se servait du Deuxième Bureau – servait d’antenne au chef de l’État pour le renseignement et l’analyse politiques. Une mission qui s’apparente à celle des Renseignements généraux, police politique française. Mais sauf pour la confession, la spécialisation ou l’affectation ne semblent pas devoir être modifiées : le nouveau directeur général était, on le sait, l’un des piliers du renseignement militaire. Il n’empêche qu’à l’Est, on grogne sourdement : «Pourquoi est-ce toujours la communauté maronite qui a l’air de perdre au change ? Est-ce qu’on ne l’a pas assez laminée depuis Taëf?», se demande avec amertume un cadre de parti. Qui ajoute que, «ce que Hariri avait commencé, Hoss le complète. Le premier avait fait attribuer à sa propre communauté le secrétariat général du ministère des Affaires étrangères, traditionnellement et efficacement assumé jusque-là par des cadres chrétiens qui ne commettaient pas d’impairs comme le fax à Gemayel… Et le deuxième s’est réservé tout simplement ce portefeuille». Mais les néo-loyalistes répondent en relevant que «les haririens, non plus, ne sont pas contents. Et eux aussi ont tenté, mais en vain, de jouer sur la fibre confessionnelle. Pour nous, de tels chapitres sont clos et nous ne perdrons pas du temps en de telles controverses». Cependant, le pouvoir doit se garder aussi à sa gauche. Car Joumblatt semble résolu à faire de l’opposition ultra.
Révolution ? Abolition du confessionnalisme ? C’est trop dire. Les désignations ratifiées par le Conseil des ministres, dans un domaine désormais classé «chasse gardée» – le sécuritaire – respectent la règle fondamentale de la répartition entre communautés. Mais redistribuent autrement les cartes. C’est en tout cas un premier effort visible vers le règne civique,...