Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Archéologie - Un temple phénicien à l'entrée de Saïda Echmoun en passe d'être classé au patrimoine mondial (photos)

Après avoir finalisé le projet de classement de Saïda en sites, la direction générale des antiquités a présenté, durant le congrès du patrimoine mondial à Kyoto, une requête pour le classement du temple d’Echmoun et de la mosquée omeyade à Saïda. Le dossier du temple d’Echmoun est en préparation depuis quatre ans par la DGA, le bureau de l’Unesco à Beyrouth et l’association Saïda patrimoine et environnement. Trônant à l’entrée de Saïda, le temple d’Echmoun est l’unique monument phénicien du Liban dont les murs dépassent les fondations. Son dossier fraîchement présenté à l’Unesco pour une demande de classement a des chances d’aboutir l’année prochaine. «Le site répond à toutes les conditions, son importance historique et archéologique ne fait pas de doute, assure M. Toufic Riffay, chef du service des fouilles à la direction générale des antiquités. Les vestiges phéniciens, perses, hellénistiques, romains et byzantins sont bien conservés; et aucun danger d’urbanisme ne menace les ruines». Ce grand complexe religieux a été vénéré huit siècles de suite par les pèlerins. Le premier édifice élevé dans ce lieu de profonde croyance est la grande construction de forme pyramidale. Elle a été édifiée au VIe siècle avant J-C alors que la domination politique et culturelle de Babylone laissait son empreinte sur les cités-États de la Phénicie. Au cours du siècle qui suivit, un podium monumental fut construit par Bodashtart, roi de Sidon, qui s’immortalisa en gravant son nom dans une inscription sur un des blocs. Dans sa partie nord-ouest, les ruines du sanctuaire d’Astarté, remontant à l’ère hellénistique, retracent encore la gloire de ce complexe. Une frise très mutilée sculptée de scènes de chasse orne la paroi d’un mur et, au centre du temple, une grande pierre monolithique flanquée de deux sphinx porte le nom du trône d’Astarté. Cependant, les cultes ne se sont pas limités à ces périodes, une série de colonnades, une basilique et de magnifiques mosaïques (nouvellement consolidées) révèlent les ères romaine et paleo-chrétienne. Un système sophistiqué de canalisations circule parmi tous ces vestiges, il amène l’eau de la source sacrée de Ydlal vers les multiples bassins dispersés sur le site qui servaient à l’immersion des malades durant toutes ces périodes. Les eaux miraculeuses L’eau, source de vie, symbole de fertilité et de fécondité de la terre, a permis de choisir ce site. La source de Ydlal a fixé l’endroit de la construction du temple. «Il devait ressembler à un hôpital, les gens venaient immerger les enfants dans les eaux de cette source», explique M. Riffay. Et, selon les coutumes, on offre aux dieux des statues, aux noms des personnes venues chercher la guérison. Le grand nombre de statues d’enfants en marbre trouvé sur le site lors des fouilles attestent cette tradition. Ces statues ajoutent un brin d’innocence et d’enfance aux trésors du musée national. Trouvées sur le site lors des fouilles, elles ont été volées durant la guerre et mis aux enchères mais le Pr Stucci, archéologue, assistant de M. Dunand durant les fouilles, professeur d’université et directeur des prochaines fouilles au temple, les a découvertes à temps et a averti la direction générale des antiquités qui les a récupérées. Echmoun, un dieu qui nous a laissé son caducée Dieu guérisseur, Echmoun est un beau jeune homme qui s’adonna aux plaisirs de la chasse. Mais Astarté ne tarda pas à tomber amoureuse de lui. Pour échapper à ses avances, il se mutila et mourut. Elle le ramène à la vie et le laisse mener seul son destin divin. Cette mort et cette résurrection d’Echmoun incarnent le cycle des saisons, la mort en été, la vie et la fertilité en hiver. C’est le dieu de la végétation et de la fécondité à Saïda comme Adonis à Byblos. Il est aussi un dieu guérisseur et fut identifié à Esculape, le dieu grec de la médecine. Sur une plaque d’or trouvée près du temple, on voit l’emblème de ce dieu. Elle représente Hygie, la déesse de la santé, et le dieu Echmoun tenant à la main un bâton autour duquel s’enroule un serpent. C’est le caducée duquel dérive le symbole des médecins en usage jusqu’à nos jours.
Après avoir finalisé le projet de classement de Saïda en sites, la direction générale des antiquités a présenté, durant le congrès du patrimoine mondial à Kyoto, une requête pour le classement du temple d’Echmoun et de la mosquée omeyade à Saïda. Le dossier du temple d’Echmoun est en préparation depuis quatre ans par la DGA, le bureau de l’Unesco à Beyrouth et...