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Actualités - CHRONOLOGIE

USA - Desert Fox se termine dans le vague et la procédure de destitution est engagée Perspectives incertaines pour Clinton (photo)

L’Amérique, incrédule, tentait de digérer dimanche les deux jours les plus improbables qu’il lui ait été donné de vivre, avec un président menacé de destitution, un Parti républicain décapité et la fin d’une guerre-éclair à des milliers de kilomètres qui s’est terminée en queue de poisson. «La seule chose sûre, c’est l’incertitude», résumait hier le New York Times. Les «talk-shows» dominicaux tentaient pour leur part de donner quelque cohérence à une série d’événements dramatiques se déroulant de manière concomitante et en direct, au sujet desquels les experts se gardaient bien de faire des prédictions. Le gouvernement américain, après les assurances données par le président Bill Clinton à la suite du vote historique de la Chambre des représentants sur sa volonté de rester aux commandes «jusqu’à la dernière heure du dernier jour» de son mandat, tentait de faire bonne figure. La crédibilité internationale de Bill Clinton «ne sera pas affectée» par le vote de la Chambre recommandant sa destitution, assurait dimanche la secrétaire d’État Madeleine Albright sur la chaîne NBC. Les deux tiers des Américains s’opposent entre-temps toujours à une destitution de M. Clinton, qui est devenu le deuxième président de l’histoire, après Andrew Johnson en 1868, à subir la marque d’infamie d’une inculpation devant le Sénat Mais, au terme d’une année folle qui a fait connaître à la terre entière une certaine Monica Lewinsky, les dernières 48 heures ont prouvé que Washington et le reste du pays ont été systématiquement pris de court par l’accélération d’événements que n’aurait pas osé inventer l’imagination la plus fertile. Samedi, Bill Clinton était solennellement incriminé par la Chambre. Quelques heures plus tard, cette fois en tant que commandant en chef des armées, il annonçait la fin de l’opération Desert Fox, assurant que les objectifs militaires fixés par le Pentagone avaient été atteints au terme de 70 heures de bombardements sur l’Irak, rendus aussi irréels que des jeux vidéos par la lumière verte des caméras infrarouges. Une guerre qui s’est pourtant terminée en queue de poisson, puisqu’elle n’a pas réussi à remettre en cause la stabilité du régime de Saddam Hussein, un des objectifs affichés de l’Administration américaine. La veille, les représentants rassemblés sous les lambris de la Chambre avaient débattu pendant de longues heures sur l’opportunité de la destitution du président, entre les briefings des responsables du Pentagone et les images de la capitale irakienne. Les révélations d’adultère de Bob Livingston avaient fourni le coup de théâtre de la journée. «Un film-catastrophe écrit par les Marx Brothers», déclarait le représentant démocrate Barney Frank.
L’Amérique, incrédule, tentait de digérer dimanche les deux jours les plus improbables qu’il lui ait été donné de vivre, avec un président menacé de destitution, un Parti républicain décapité et la fin d’une guerre-éclair à des milliers de kilomètres qui s’est terminée en queue de poisson. «La seule chose sûre, c’est l’incertitude», résumait hier le New...