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Actualités - CHRONOLOGIE

Cinémusique - Chanteurs et chanteuses dans le bain Hollywood s'entiche des biopics

John Lennon, Elvis Presley, Bob Marley, Phil Spector, Miles Davis ou Janis Joplin ont, ces temps-ci, bien plus en commun que la musique. Ils sont les derniers objets de la versatile affection hollywoodienne. Depuis que les producteurs ont découvert la force d’attraction d’une bonne bande originale, les studios s’entichent des films musicaux, des biographies de musiciens baptisées «biopics». «Plus que jamais, on reconnaît que la musique et le cinéma, lorsqu’ils fonctionnent en tandem, peuvent travailler de manière exponentielle», souligne Stephen Nemeth, patron de Rhino Films, filiale du label de Time Warner Rhino records, entièrement vouée à l’adaptation au cinéma de scénarios sur la musique. Pratiquement chaque jour, à Los Angeles, on entend annoncer que telle ou telle rock star, Mick Jagger, les chanteuses de pop Sheryl Crow ou Jewel, ou le chanteur de country Dwight Yoakam, va se lancer dans le grand bain. «Du point de vue d’un studio, il est très important d’essayer d’arriver à une intégration verticale entre les industries de divertissement afin qu’elles commencent à se promouvoir les unes les autres», note encore Stephen Nemeth. Rhino, qui a produit en partie «Why Do Fools Fall in Love ?» sur Frankie Lymon, idole de la jeunesse des fifties, prépare des «biopics» sur les bluesmen Robert Johnson et Otis Redding, sur le chanteur des Sex Pistols Johnny Rotten ou sur les Monkees. Streisand avant les autres Les temps ont donc bien changé. Il y a quelques années, la musique était le cadet des soucis de l’industrie hollywoodienne. Aujourd’hui, les bandes originales sont un des outils majeurs dans la promotion d’un film. Certains jugent tout de même risqué d’investir dans de tels films. «Why Do Fools Fall in Love», par exemple, est loin d’avoir bouleversé le box office. Mais les partisans de ces «biopics» soulignent que les films musicaux, moins chers que les traditionnels films d’action, sont finalement très rentables. «Si le film parle d’un genre légendaire de la musique, la musique du film est d’ores et déjà pré-vendue», estime Nemeth. Le récent film de la NBC sur les Temptations, fer de lance du label Motown, a enregistré d’excellents chiffres d’audience. «L’autre intérêt de ces films, c’est que s’ils évoquent un genre qui a inspiré une nouvelle génération de musiciens, ces derniers voudront participer au film ou à la bande originale en reprenant des morceaux», souligne le directeur de Rhino Films. Il y a eu déjà dans le passé des chanteurs reconvertis, avec succès parfois, dans le cinéma, comme Barbra Streisand ou Cher. «Mais dans le temps, les deux carrières étaient souvent incompatibles et heurtaient la sensibilité des fans», remarque Jay Cooper, agent de nombreuses stars, comme Sheryl Crow. «À un moment, Andy Williams vendait énormément de disques. Mais après une émission télé, qui a eu pourtant beaucoup de succès, ses ventes n’ont jamais plus été les mêmes». Jagger avec Scorsese «Aujourd’hui, le climat est très différent. Les gens sont bien moins dérangés quand leurs musiciens favoris font autre chose». La veuve de Kurt Cobain, Courtney Love, a sans doute froissé ses fans en acceptant de tourner dans «Larry Flynt», mais le dernier album de son groupe Hole, «Celebrity Skin», s’est vendu, et bien. Ce qui achève de convaincre les producteurs est le cachet des musiciens reconvertis, bien moindre que celui des stars de Hollywood. «Alanis Morissette est une célébrité, avec un nom. Les directeurs de casting veulent des ‘noms’ mais ils ne vont pas payer pour cela des cachets astronomiques. En même temps, son engagement permettra de fortes retombées promotionnelles», déclare Stephen Nemeth. «Il y a en outre une forte réticence à employer des musiciens parce que les studios ne sont pas toujours sûrs qu’un chanteur est capable de jouer la comédie». Sheryl Crow avoue ainsi qu’elle est passée derrière les caméras sans grand enthousiasme. «Je ne suis pas très à l’aise face à une caméra. Mais je ne cherche pas à devenir une superstar. Je crois que la ligne à ne pas franchir, pour les musiciens au cinéma, est de vouloir devenir une superstar capable de tout faire, comme Streisand». Madonna, qui n’a jamais caché ses ambitions cinématographiques, a déjà franchi cette ligne. Quant à Mick Jagger, il s’est engagé avec Paramount et Disney pour deux films. L’un parlera des rockers et des roadies. L’autre, signé Martin Scorsese, évoquera trente ans de rock business.
John Lennon, Elvis Presley, Bob Marley, Phil Spector, Miles Davis ou Janis Joplin ont, ces temps-ci, bien plus en commun que la musique. Ils sont les derniers objets de la versatile affection hollywoodienne. Depuis que les producteurs ont découvert la force d’attraction d’une bonne bande originale, les studios s’entichent des films musicaux, des biographies de musiciens...