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Actualités - OPINION

De page en page

On peut dégager une morale au débat parlementaire de ces derniers jours : il est toujours plus facile d’obtenir la confiance a posteriori qu’a priori. La Chambre l’a ainsi accordée au Cabinet Hariri en tournant, sans trop se faire prier, la page de six ans de gaspillage gouvernemental et de corruption. De ce fait, les responsables de cette gabegie se refont une virginité à peu de frais, et s’en tirent à bon compte. Qu’ils sont pointilleux nos députés – comme autant d’«élèves appliqués» – à examiner et critiquer la moindre ponctuation d’une déclaration ministérielle laquelle, pourtant, et de l’aveu du Premier ministre Hoss lui-même, ressemble à toutes celles qui se sont succédé depuis l’indépendance. Le devoir de nos représentants n’était-il pas avant tout de demander des comptes aux illustres inconnus du gouvernement précédent qui ont usé et abusé de leur pouvoir pour piller impunément les maigres ressources de l’État ? Nous payons les impôts, les taxes et les dettes exorbitantes léguées par une équipe de ploutocrates. Où donc est allé notre argent ? Question légitime qui, ailleurs, en Italie, par exemple, conduit un Premier ministre à s’exiler sous les huées de la foule. Visiblement, on préfère ici parler de gabegies dans l’absolu, comme s’il était honteux ou même indécent de faire ne serait-ce qu’une allusion aux auteurs de ces malversations. Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que l’élaboration d’un manuel d’histoire soit problématique dans ce pays. La tendance fâcheuse des Libanais à tourner systématiquement la page à chaque fin de régime n’exprime-t-elle pas une volonté d’oublier à tout prix ce qu’ils ont été ?
On peut dégager une morale au débat parlementaire de ces derniers jours : il est toujours plus facile d’obtenir la confiance a posteriori qu’a priori. La Chambre l’a ainsi accordée au Cabinet Hariri en tournant, sans trop se faire prier, la page de six ans de gaspillage gouvernemental et de corruption. De ce fait, les responsables de cette gabegie se refont une virginité à...