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Actualités - ANALYSE

Parlement - L'opposition aussi adopte un nouveau style Hariri : un chef d'orchestre qui ne se montre pas

Grosse surprise à la Chambre : annoncé comme dernier orateur, faveur insigne due à son rang (et d’ailleurs à sa demande…), le président Rafic Hariri renonce en dernière minute à son speech de nouveau leader de l’opposition. Mais des coulisses, c’est bien lui, apprend-on, qui a inspiré les thèmes – virulents – abordés par les nouveaux opposants… Pourquoi l’ancien maître du pays n’a-t-il pas saisi l’occasion de s’exprimer, de se justifier et de contre-attaquer ? Pourquoi a-t-il laissé ce soin à un de ses lieutenants ? Pourquoi en s’absentant a-t-il permis qu’un Hussein Husseini note son peu d’empressement démocratique ? Personne ne sait au juste. Mais selon un parlementaire néo-loyaliste et néanmoins soucieux d’objectivité, «il est assez normal que l’ancien chef du gouvernement estime, après réflexion, qu’il est préférable d’éviter la confrontation avec les anciens opposants, devenus majoritaires. Il aurait été selon toute probabilité vertement houspillé s’il était monté à la tribune. De plus, et surtout, l’appui ouvert de Damas au nouveau pouvoir limite sa marge de manœuvre tactique. Il vaut mieux pour lui adopter un profil assez bas, attendre que le gouvernement commette de nouvelles fautes, après le couac de l’affaire Gemayel…». Un autre député, tout aussi acquis à la cause de M. Sélim Hoss, croit savoir que «le discours que M. Hariri devait prononcer a largement inspiré les attaques des nouveaux opposants qui font partie de son bloc ou de celui de M. Walid Joumblatt. Ce serait sur ses recommandations que ces attaques ont notamment pris pour cible le ministre des Finances, M. Georges Corm, allant jusqu’à l’accuser d’être anti-syrien, péché mortel dans la construction politique en vigueur depuis Taëf. Cet assaut lancé par M. Mohsen Dalloul est pour ainsi dire de bonne guerre, dans la mesure où elle est destinée à détourner l’attention et le débat des comptes que l’ancien pouvoir devrait rendre. Mais la tentative est risquée, car les haririens pourraient bien se faire taper sur les doigts par les décideurs, qui ne doivent pas beaucoup apprécier qu’on se serve d’eux pour des surenchères politiciennes…D’autant que les écrits de M. Corm mis en cause remontent à plus d’une dizaine d’années. Depuis, ses relations avec la Syrie se sont améliorées au point que Damas lui a confié la direction d’un comité d’experts pour une étude sur la refonte de son système fiscal. Si les haririens s’en prennent au responsable du département des Finances, c’est peut-être qu’ils ont surtout peur de ce qu’il pourrait mettre au jour concernant leur gestion antérieure de ce ministère…». Peut-être. Mais en bonne logique, le meilleur moyen d’inciter le ministre à rouvrir des dossiers, c’est encore de l’attaquer…
Grosse surprise à la Chambre : annoncé comme dernier orateur, faveur insigne due à son rang (et d’ailleurs à sa demande…), le président Rafic Hariri renonce en dernière minute à son speech de nouveau leader de l’opposition. Mais des coulisses, c’est bien lui, apprend-on, qui a inspiré les thèmes – virulents – abordés par les nouveaux opposants… Pourquoi...