Rechercher
Rechercher

Actualités - INTERVIEWS

Liban-France - Une interview de Hoss à RFI Pas de refroidissement des relations avec Paris

Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a déclaré samedi soir «refuser catégoriquement l’implantation définitive des Palestiniens au Liban». «Ce n’est ni dans leur intérêt ni dans celui du Liban», a indiqué M. Hoss dans une déclaration à Radio France Internationale (RFI). «Nous regrettons que tous les pourparlers entre les Israéliens et les Palestiniens n’aient pas pris en compte le statut des réfugiés palestiniens, alors qu’ils sont plus de 300 000 au Liban», a ajouté le Premier ministre. «Ce point, a-t-il poursuivi, a été gardé pour le volet final des négociations». Pour M. Hoss, «la position des Palestiniens sera très difficile à défendre dans ces négociations car ils ont donné beaucoup trop à Israël au début des négociations de paix et n’ont plus d’atouts en main pour la phase finale des pourparlers à savoir la création de l’État palestinien, le retour des réfugiés et le statut de Jérusalem». Le chef du gouvernement a réitéré son attachement à la résolution 425 de l’Onu qui, a-t-il rappelé, «demande à Israël de retirer ses troupes immédiatement du Liban-Sud, sans condition, aux frontières reconnues internationalement». Il a toutefois fait une distinction entre le retrait d’Israël du Liban-Sud et une paix totale. «Pour qu’il y ait une véritable paix, a expliqué M. Hoss, il faut qu’Israël se retire du Liban-Sud mais aussi du Golan syrien». «Les volets libanais et syrien ne peuvent être dissociés», a-t-il souligné. S’agissant des relations entre le Liban et la France, M. Hoss les a qualifiées d’«excellentes». Il a jugé «sans fondement» les rumeurs selon lesquelles un refroidissement serait intervenu dans ces relations au profit des États-Unis depuis qu’Émile Lahoud a été élu président de la République et que Rafic Hariri n’est plus à la tête du gouvernement. Auparavant dans la journée, le président Hoss avait reçu une délégation du syndicat des rédacteurs présidée par M. Melhem Karam. Devant ses hôtes, le chef du gouvernement avait réitéré son «engagement à préserver les libertés publiques en général et la liberté d’information en particulier». «Nous n’accepterons jamais que soient atteintes les libertés car nous croyons qu’elles constituent le point de départ de la démocratie et il ne saurait y avoir de démocratie sans liberté», a ajouté M. Hoss qui a encore estimé que «si le Liban vivait à l’ombre d’une démocratie véritable, il n’aurait pas connu la longue crise de seize ans». M. Hoss a eu ensuite avec les journalistes présents un échange de questions – réponses dans lequel il a développé les points suivants : – «La démocratie doit aller de pair avec l’égalité des chances et la libre concurrence entre les citoyens. Or l’égalité des chances n’est pas respectée à cause du confessionnalisme et du clientélisme. – Démocratie signifie aussi rendre des comptes. Mais qui a jamais rendu des comptes au Liban ? Personne. Et c’est ce qui nous permet de dire qu’au Liban il n y a pas de démocratie véritable. – Nous n’accepterons jamais le principe selon lequel il faut systématiquement passer l’éponge sur le passé. Cela ne signifie pas pour autant que nous avons l’intention de déterrer le passé mais seulement que nous ne nous tairons pas si nous tombons sur un dossier particulier. – La réforme politique est importante. Elle passe par une nouvelle loi électorale. – La dette extérieure a atteint à la fin du mois dernier 16,5 milliards de dollars. Elle pourrait atteindre 18 milliards d’ici la fin de l’année. Ce problème doit être réglé à la source. Il reste que la dette a atteint et dépassé le PNB ce qui fait que nous vivons dans un cercle vicieux que nous devons briser à tout prix. – La privatisation doit être discutée. Elle n’est ni bonne ni mauvaise dans l’absolu. Elle peut être bénéfique dans certains secteurs et inintéressante dans d’autres. L’affaire doit être étudiée au cas par cas. – Le président Gemayel n’a pas annulé son voyage au Liban. Il l’a simplement reporté pour des considérations propres à lui. Personne ne lui a interdit de revenir tout comme aucun Libanais ne peut être empêché de revenir dans son pays. – Nous ferons tout pour éviter de recourir à de nouvelles taxes. Si toutefois nous y sommes contraints, nous imposerons alors les riches sans toucher aux classes pauvres et moyennes». Les principaux points évoqués par M. Hoss devant ses hôtes ont été repris par le président du syndicat des rédacteurs à l’issue de l’entretien. Délégation de la fédération des banques arabes Devant les journalistes, M. Karam a également insisté sur le fait que «M. Hoss a annoncé que le dossier de l’audiovisuel sera rouvert car il n’a pas été étudié comme il aurait dû l’être». Le président Hoss a également reçu samedi une délégation de la fédération des banques arabes composée de MM. Joseph Tarabey et Adnan Hindi. La réunion a porté sur la politique économique du gouvernement.
Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a déclaré samedi soir «refuser catégoriquement l’implantation définitive des Palestiniens au Liban». «Ce n’est ni dans leur intérêt ni dans celui du Liban», a indiqué M. Hoss dans une déclaration à Radio France Internationale (RFI). «Nous regrettons que tous les pourparlers entre les Israéliens et les Palestiniens n’aient...