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Actualités - CHRONOLOGIE

Opposition - Message urgent de l'ambassade du Liban à Paris Le pouvoir prie Gemayel d'ajourner son retour à Beyrouth

Coup de théâtre hier matin : alors que tous les préparatifs avaient été pris pour le retour du président Amine Gemayel à Beyrouth, dans l’après-midi d’hier (au terme de dix années d’exil forcé en France), les milieux politiques et populaires ont été surpris d’apprendre que le retour du président Gemayel avait été reporté à la dernière minute à la demande des autorités libanaises. C’est tard dans la soirée de jeudi que l’ancien chef de l’État a reçu des autorités libanaises, par le biais du consul général du Liban à Paris, un message urgent dont voici la teneur : «Aucun grief financier ou matériel n’est retenu contre le président Gemayel... Mais il a rencontré des Israéliens... Le dernier mot sur ce plan revient à la justice. Le gouvernement et l’autorité politique ne s’immiscent par dans la justice». À Beyrouth, une source proche du pouvoir devait indiquer hier soir à ce propos : «Il semble que les circonstances qui avaient poussé le président Gemayel à quitter le pays n’ont pas changé». Ce message a été interprété par l’ancien chef de l’État comme une invite de la part du pouvoir à ajourner son retour au Liban pour des raisons essentiellement politiques. Dans la matinée d’hier, les avocats du président Gemayel avaient rencontré le procureur général de la République Adnane Addoum qui leur avait confirmé qu’aucun grief n’est retenu contre l’ancien chef de l’État, mais que celui-ci risquait d’être poursuivi pour «contact avec l’ennemi israélien». Contacté hier soir par L’Orient-Le Jour à son domicile parisien, le président Gemayel nous a fait à ce propos la déclaration suivante : «Je suis vraiment triste, non pas seulement pour moi ou pour ma famille, ma mère, mes enfants et mes petits-enfants qui se faisaient une joie de passer la fête de Noël ensemble pour la première fois à Beyrouth (depuis dix ans) ; je suis beaucoup plus triste pour le pays. Les Libanais avaient bâti beaucoup d’espoirs et avaient cru vraiment à un grand changement avec l’avènement du président Lahoud. Ce triste épisode de mon interdiction de rentrer au pays, du moins dans l’immédiat, est plus qu’une intimidation. La dépêche officielle et explicite que m’a remise le consul général du Liban à Paris au nom des autorités libanaises constituait plus qu’une intimidation». Et le président Gemayel de poursuivre : «La nouvelle de cette démarche ne peut qu’affecter la réputation du Liban à l’étranger au moment où le Liban a le plus besoin de ses amis, des investisseurs et de la diaspora. Comment peut-on encourager tout ce monde à venir au Liban alors qu’un citoyen libanais, quel qu’il soit, est empêché de rentrer passer les fêtes en famille? Il reste que mon problème personnel ne m’empêchera pas de privilégier l’intérêt national. Je reste solidaire du président Lahoud et des efforts déployés par le nouveau pouvoir afin de préserver les acquis apparus avec la nouvelle donne nationale, dans l’espoir que ce qui m’est arrivé ne soit qu’un accident de parcours... J’espère que les présidents Lahoud et Hoss se pencheront sur cette question avec beaucoup d’attention et y remédieront dans les délais les plus brefs, non pas dans l’intérêt d’un citoyen, quel qu’il soit, mais dans leur propre intérêt et dans celui du pays». Et le président Gemayel de conclure : «Une solution rapide ne peut que renforcer la confiance nationale et internationale dans la nouvelle équipe au pouvoir. En ce qui me concerne, je poursuivrai mon combat pour les principes et les valeurs pour lesquels ma famille et moi-même avons lutté». Commentant, enfin, les accusations de contact avec des Israéliens, le président Gemayel a rappelé que lorsqu’il était au pouvoir, les dirigeants israéliens lui avaient mené une guerre à outrance.
Coup de théâtre hier matin : alors que tous les préparatifs avaient été pris pour le retour du président Amine Gemayel à Beyrouth, dans l’après-midi d’hier (au terme de dix années d’exil forcé en France), les milieux politiques et populaires ont été surpris d’apprendre que le retour du président Gemayel avait été reporté à la dernière minute à la demande des...