John Galliano, «Monsieur Dior» depuis quelques saisons, vient de créer, sous son propre label, sa première collection Haute Couture fourrure. Les campagnes de communication, explicites quant à l’origine des peaux servant à la confection des pièces à porter (elles proviennent de la fourrure d’élevage et non de l’extermination des animaux du cadre naturel), ayant porté leurs fruits, la demande, dans le domaine de la pelleterie, est en hausse. D’où la reprise, enregistrée cette année, dans le secteur. La créativité, jusque-là en veilleuse, des maisons traditionnelles de la fourrure et des ateliers de la mode se ranime. Profitant de ce reveil d’activité, John Galliano a bénéficié de cette exceptionnelle occasion pour présenter à New York, au Metropolitan Club, sa première collection de fourrure, sous son propre nom. «C’est un courant d’air frais sur l’industrie de la fourrure», a commenté la presse new-yorkaise spécialisée, «John Galliano vient de réaliser exactement ce dont cette industrie avait besoin». De quoi était composée cette première collection qui a réussi à susciter un tel enthousiasme? De tout ce qui enchante le goût américain: des longs manteaux du soir, à motifs, en vison rasé noir et blanc, des manteaux kimono en soie, avec col et poignets de renard tacheté. Des pelisses en chinchilla et des manteaux-parures s’adressant aussi bien aux jeunes femmes qu’à celles qui le sont moins. Connaissant les préférences et l’ambiance des USA, Galliano a su répondre à toutes les attentes. Une promenade dans le temps avec arrêts aux années folles, une visite au légendaire Paris de la mode avec de précieuses trouvailles, un clin d’œil appuyé aux mille et une nuits avec mentions aux créateurs occidentaux orientalistes: Poiret, Madeleine Wallis et autres. Une créativité incontestable, un sens du spectacle certain et le don de saisir l’esprit d’une société avec précision font de Galliano un grand styliste que cette collection (chiffre de ventes à l’appui) consacre officiellement sur le plan international