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Actualités - REPORTAGE

Théâtre - Au Monnot, Ismaïl Hamlet de Hakim Marzouki La vie démasquée par la mort ... avec humour (photo)

Drôle, cocasse, mais aussi grave, dense, d’une analyse sans complaisance, «Ismaïl Hamlet», de Hakim Marzouki. Dramaturge tunisien résidant à Damas et dont les œuvres (Aïcha, Mémoire de cendre) ont retenu l’attention du public arabe, Marzouki est représenté au théâtre Monnot dans une mise en scène de Roula Fattal. Scène presque nue (une table et un «jorn» dans la pure tradition orientale) où soliloque un acteur inspiré: Nawar Farhat Bolbol. Texte concis et bavard à la fois, traversé d’un humour ravageur, d’une verve populaire impayable, avec un savoureux franc-parler populaire damascène. Dans une atmosphère funèbre (au sens premier du terme!), la vie est démasquée par la mort… Thème terrible que les spectateurs écoutent et regardent en retenant presque leur souffle tout en pouffant de rire… Sans céder à la facilité ou tomber dans les pièges de la rhétorique, l’auteur fait de ce «one man show» une sorte de défense et illustration du «corps vivant» et du «corps mort». Histoire simple mais émouvante de gens humbles et démunis. Acculé par les vicissitudes de la vie à travailler dans un bain maure, Ismaïl, ce Hamlet des temps modernes et de la populace, finit par devenir laveur de… morts! Atmosphère étouffante et lugubre mais que le rire et le comique acide du verbe transcendent, permettant ainsi une approche multiple de la vie et de ses innombrables masques. Réflexions caustiques sur la vie? Méditation légère sur la mort? Les limites brusquement s’embrouillent et l’être «vivant», même encombré de son cadavre, reste cette «chose» palpable où flotte l’odeur indicible de tout ce qui est putrescible mais perceptible… Non pas théâtre expérimental incompréhensible dans ses visées et son énoncé, mais un théâtre humain, certes insolite et dérangeant, mais combien vrai et réél. Recelant de grands moments de beauté (oui cela donne froid au dos si l’on y réfléchit de plus près!), cette œuvre est saisissante dans sa conception moderne, sa mise en scène inventive et surtout sa brillante interprétation. Si le théâtre est un cérémonial et une célébration de la vie, eh bien la mort y est incluse aussi, et ce monodrame, dans sa brièveté même (une heure), en donne une éclatante illustration. Un excellent moment où l’on affronte les mystères et les ténèbres dans un grand éclat de rire.
Drôle, cocasse, mais aussi grave, dense, d’une analyse sans complaisance, «Ismaïl Hamlet», de Hakim Marzouki. Dramaturge tunisien résidant à Damas et dont les œuvres (Aïcha, Mémoire de cendre) ont retenu l’attention du public arabe, Marzouki est représenté au théâtre Monnot dans une mise en scène de Roula Fattal. Scène presque nue (une table et un «jorn» dans la...