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Actualités - CHRONOLOGIE

Le retrait, nous en parlons... quand nous sommes en permission

Dans leurs fortins au Liban-Sud, les militaires israéliens ne se sentent guère concernés par le débat sur un retrait de l’armée de la zone occupée. «Je préfère être ici. Je sais que je suis utile à protéger la frontière. Ce n’est pas comme en Cisjordanie où on fait la guerre contre des enfants qui jettent des pierres», explique Ariel, un sergent de 20 ans. La peur au ventre, les jeunes appelés, qui effectuent un service militaire de trois ans, attendent, l’arme au pied, la prochaine attaque du Hezbollah. Sept de leurs camarades ont été tués au cours des deux dernières semaines, portant à 23 le nombre de militaires israéliens tués cette année au Liban-Sud. «Quand on entend un obus qui tombe à côté, c’est assez dur», reconnaît le sergent Roy, 19 ans. «Quand j’étais à l’entraînement, j’appelais ma mère chaque semaine. Maintenant que je suis au Liban, je l’appelle tous les soirs», confie Roy. Le gouvernement et les chefs militaires font la sourde oreille, considérant que l’occupation d’une partie du Liban, malgré son cortège de tués, est un moindre mal. «C’est le prix que nous payons pour que 200 000 personnes qui habitent le long de la frontière (dans le nord d’Israël) vivent en paix», assure le général Shouki Shikhor, un des chefs du commandement nord de l’armée. «Le débat (sur un retrait) est légal et légitime, mais nous, les militaires, nous ne sommes pas concernés», dit-il. Si l’ordre tombait d’évacuer le Liban, «ce serait une question de jours ou de semaines», explique le général. Mais la frontière «serait beaucoup plus difficile à défendre», fait-il valoir. Depuis qu’Israël occupe une partie du Liban, en 1978, les dirigeants israéliens et les chefs militaires affirment que l’armée doit y rester pour prévenir des attaques contre le nord du pays. La résistance libanaise a pourtant augmenté ses attaques ces derniers temps. Selon des sources militaires israéliennes, 1 100 «incidents» (tirs de mortiers ou de roquettes, attaques à l’explosif ou accrochages) ont déjà été recensés en 1998, contre 645 en 1997 et 400 en 1996. Pourtant, le nombre de soldats israéliens tués cette année a diminué par rapport à l’an dernier. Mais les Israéliens savent qu’aucune armée régulière n’a jamais vaincu une guérilla enracinée dans la population locale et que l’occupation n’est pas éternelle. Alors, combien de temps pourra-t-elle supporter les pertes ? «Tout simplement, nous ne posons pas ce genre de questions», affirme le général Shikhor. «Bien sûr, nous parlons entre nous d’un retrait», confie le sergent Ariel. «Mais uniquement quand nous sommes en permission».
Dans leurs fortins au Liban-Sud, les militaires israéliens ne se sentent guère concernés par le débat sur un retrait de l’armée de la zone occupée. «Je préfère être ici. Je sais que je suis utile à protéger la frontière. Ce n’est pas comme en Cisjordanie où on fait la guerre contre des enfants qui jettent des pierres», explique Ariel, un sergent de 20 ans. La peur...