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Actualités - CHRONOLOGIE

Administration - Voie ouverte au changement Priorité à la lutte contre la corruption

L’affaire des commissions rogatoires délivrées par le parquet après les informations sur le «déménagement» de dossiers encombrants de certaines administrations a suscité de nombreuses interrogations et a prouvé que la lutte contre la corruption figure en tête des priorités du nouveau régime et du gouvernement du président Sélim Hoss. Depuis que cette affaire a éclaté, le ministère des Finances, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) et la Caisse nationale des déplacés sont soumis, à la demande du parquet, à une étroite surveillance de la part des services de sécurité. Cette surveillance s’est avérée nécessaire après les informations sur le transfert et la destruction de dossiers. Cette opération est-elle le prélude à une épuration de l’administration de ses éléments corrompus, ou vise-t-elle uniquement à écarter les fonctionnaires proches de l’ancien président du Conseil, M. Rafic Hariri ? De sources informées, on précise que la situation des directeurs généraux a été abordée dès l’élection du général Émile Lahoud à la présidence de la République. Il a ainsi été envisagé de demander aux hauts fonctionnaires de mettre leur démission à la disposition du Conseil des ministres pour permettre un examen détaillé du dossier de chacun d’eux. La démission serait acceptée en cas de corruption et refusée si aucun doute ne plane sur l’intégrité du fonctionnaire. M. Hariri était prêt à demander à tous ses proches au sein de l’administration de présenter leur démission. Avant l’élection du général Lahoud, l’ancien chef du gouvernement a sondé ses intentions au sujet des directeurs généraux. Laconique, l’ancien commandant en chef de l’armée lui avait dit qu’il était opposé à ce que des hauts fonctionnaires soient mis à la disposition du président du Conseil ou du ministre. En cas de corruption, ils devraient être limogés et ne pourraient pas continuer à percevoir leurs salaires en n’accomplissant aucune tâche. Au lendemain de son élection, M. Lahoud a tenu plusieurs réunions avec les directeurs généraux des différentes institutions et des offices autonomes. Il a également abordé le cas des hauts fonctionnaires proches de M. Hariri, notamment ceux qui reçoivent un second salaire versé par l’ancien chef du gouvernement. Pour M. Lahoud, cette situation était inacceptable. Un fonctionnaire ne peut pas toucher un salaire supplémentaire quelles que soient les circonstances. Une personne qui décide de faire carrière dans l’administration doit supporter les conséquences de son choix et ne pas toucher des pots-de-vin pour accomplir ce qui relève, après tout, de ses fonctions. De plus, lorsqu’un fonctionnaire touche un salaire supplémentaire, sa loyauté n’ira plus à son supérieur hiérarchique, mais à celui qui est généreux avec lui. En pareil cas, il y a deux solutions : la démission ou le limogeage. Le plan de réforme Dans l’entourage du président Lahoud, on était convaincu que l’affaire de ces directeurs généraux risquait tôt ou tard de provoquer un conflit avec M. Hariri qui n’aurait pas hésité à les défendre si leur limogeage était envisagé. Le processus de réforme administrative aurait alors été sérieusement compromis. Le départ de M. Hariri ouvre donc la voie à un changement au sein de toute l’administration. Les hauts fonctionnaires qui sont proches de lui pourraient être priés de démissionner pour en finir avec le problème de la double allégeance au sein des institutions publiques. La désignation de l’ancien président du Conseil de la fonction publique, M. Hassan Chalak, à la tête du ministère de la Réforme administrative revêt une importance particulière en raison de sa grande expérience dans ce domaine, qui vient s’ajouter à son intégrité. En plus de son plan pour la réforme de l’administration, M. Chalak est l’auteur de rapports annuels, dans lesquels il n’hésitait pas à dénoncer les irrégularités et les interventions politiques dans l’administration. Ses rapports gênaient énormément les responsables de l’ancien régime qui retardaient leur publication au Journal Officiel comme l’exige la loi.
L’affaire des commissions rogatoires délivrées par le parquet après les informations sur le «déménagement» de dossiers encombrants de certaines administrations a suscité de nombreuses interrogations et a prouvé que la lutte contre la corruption figure en tête des priorités du nouveau régime et du gouvernement du président Sélim Hoss. Depuis que cette affaire a éclaté,...