Siniora : aucune convocation de justice ne m'est parvenue(photo)

Le ministre des Finances sortant, M. Fouad Siniora, a protesté une fois de plus, hier, contre la campagne de rumeurs faisant état de l’escamotage et de la destruction de certains documents du ministère des Finances, affirmant qu’aucune convocation de justice ne lui est parvenue, et protestant contre la procédure suivie par le Parquet dans cette affaire. M. Siniora a tenu ses propos dans l’immeuble abritant le service des recettes du ministère des Finances, rue des Banques, et plus précisément dans les bureaux affectés au service de coopération entre les gouvernements libanais et canadien. L’objectif de ce service est de moderniser le département des Finances, et surtout d’élargir l’assiette des contribuables (formation, modernisation des formulaires, octroi de certificats d’enregistrement des institutions et d’une carte fiscale à tous les employés ). Pour commencer, M. Siniora n’a pas tari d’éloges sur le travail réalisé, affirmant qu’un accroissement de 35 % de l’assiette des contribuables depuis le début de l’année s’est produit. Et l’ancien ministre de préciser qu’au cours de l’année, près de 17 500 contribuables ont été enregistrés au ministère des Finances, dont les listes comprennent aussi 65 000 entreprises, à l’exception de 15 000 d’entre elles, dites à «revenu estimatif», possédées par 61 000 personnes. Tout cela est désormais sur ordinateur, a affirmé fièrement M. Siniora. Le rendement du ministère en a été relevé de façon significative. Ces informations sont également disponibles sur Internet, a ajouté l’ancien ministre, qui a fait état d’un «progrès colossal» aux douanes, au cadastre, au service foncier, au service des recettes, etc. Selon M. Siniora, l’ambassadeur du Canada au Liban assure que le programme de coopération libano-canadien est «le plus réussi en dehors du Canada» et a souhaité que l’équipe qui l’a mené à bien puisse aider le Canada à l’appliquer dans d’autres pays. Une augmentation annuelle de 35 % des recettes de l’État a été enregistrée depuis trois ans, à en croire M. Siniora, citant le directeur du programme de coopération libano-canadien Chaouki Hamad. «Si le ministère des Finances demeure illuminé, la nuit, c’est que nous y avons travaillé jusqu’à 18 heures par jour, et les gens n’en sont pas peu étonnés», a ajouté M. Siniora, précisant que lorsqu’il a pris ses fonctions, il n’y avait pas encore une seule calculatrice et les opérations arithmétiques se faisaient encore à la main. L’ancien ministre a déclaré par ailleurs qu’aucune convocation de justice ne lui est parvenue et qu’il a tenu ses informations de la radio. «Je suis toujours un ministre en exercice, a-t-il déclaré indigné, et je jouis de droits constitutionnels. Il est inadmissible que les choses aient pris ce cours. On aurait pu me joindre au téléphone et me demander des explications». À l’issue de la conférence de presse, M. Siniora a invité les journalistes à suivre pendant quelques instants les opérations de transfert des dossiers du bâtiment provisoire mis à la disposition de M. Siniora par la Banque de l’Industrie et du Travail, vers le bâtiment du ministère des Finances, près du Parlement, évacué voici six mois à la suite d’un incendie.