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Actualités - ANALYSE

A la recherche d'un modus vivendi

Les obstacles qui semblent entraver et retarder la désignation du chef du gouvernement sont-ils liés aux textes ou sont-ils la conséquence d’une première confrontation entre deux mentalités différentes qui ne sont pas encore parvenues à asseoir les bases d’une compréhension mutuelle ? Telle est la question qui se pose aujourd’hui dans les milieux politiques dont certains ne cachent pas leurs craintes. Si la désignation pose déjà autant de problèmes, qu’en sera-t-il de la formation de l’équipe ministérielle puis de la cohabitation entre le président de la République et le gouvernement?, n’hésitent pas à demander certaines sources. Deux raisons essentielles – l’une liée aux textes et l’autre aux esprits – semblent en fait avoir retardé la désignation du chef du gouvernement. Un député a-t-il ou non le droit de déléguer son pouvoir consultatif au chef de l’État et de s’en remettre à lui pour le choix du chef du gouvernement? Tel est le premier sujet de discorde entre le général Émile Lahoud et le président Rafic Hariri qui ne semblent pas, par ailleurs, prêts à dépasser leurs appréhensions mutuelles afin de jeter les bases d’une collaboration réelle dont reste tributaire la stabilité générale du pays. Alors qu’il était prévu qu’il «remporte» 85 «voix», le président Hariri n’en a en fait recueilli que 63 – soit moins de la moitié des 128 que compte le Parlement. Le bloc Murr qui avait promis son appui clair au chef du gouvernement a fait machine arrière à la dernière minute lorsque M. Michel Murr a appris que M. Hariri aurait promis à M. Sleiman Frangié de lui confier le portefeuille de l’Intérieur. Et le vice-président de l’Assemblée nationale, M. Élie Ferzli, s’est abstenu de désigner M. Hariri alors qu’il avait pourtant annoncé son intention de le faire. Pour certains milieux, il aurait fallu, dans les circonstances régionales actuelles, éviter les tiraillements politiques et les discussions byzantines. M. Hariri aurait dû accepter sa désignation quitte à soulever des réserves sur la question de la délégation de pouvoir des députés et à reporter ainsi pour plus tard la discussion à caractère constitutionnel qu’il semble avoir ainsi enclenchée. Car comme se présentent aujourd’hui les choses, il semblerait que de nombreux différends vont surgir autour de l’interprétation des textes constitutionnels. Qu’en sera-t-il alors de la cohabitation entre les deux hommes aux mentalités totalement différentes ? La question reste entière. Mais la gravité des derniers développements au Liban-Sud laissent espérer que les difficultés au niveau gouvernemental seront vite résorbées et que les deux hommes parviendront rapidement à s’entendre sur la constitution d’un nouveau Cabinet à même d’être à la hauteur des événements en cours.
Les obstacles qui semblent entraver et retarder la désignation du chef du gouvernement sont-ils liés aux textes ou sont-ils la conséquence d’une première confrontation entre deux mentalités différentes qui ne sont pas encore parvenues à asseoir les bases d’une compréhension mutuelle ? Telle est la question qui se pose aujourd’hui dans les milieux politiques dont certains...