Liban-sud - Le cabinet Netanyahu se débat dans ses contradictions Israël au pied du mur

Ce n’est pas en quelques heures qu’Israël aurait pu trouver le moyen idéal pour sortir du bourbier libanais dans lequel il s’enlise chaque jour davantage. Convoqué hier par Benjamin Netanyahu pour revoir la stratégie israélienne au Liban, à la suite des attaques meurtrières du Hezbollah contre ses troupes, le Cabinet de sécurité israélien a achevé ses travaux sans prendre de décision. Il restera toutefois en session ouverte durant les prochains jours jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée, selon le Premier ministre israélien. C’est un Cabinet divisé qui a entamé hier ses travaux. M. Netanyahu, son ministre de la Défense et l’armée israélienne sont opposés à un retrait unilatéral du Liban alors que le chef de la diplomatie israélienne et trois de ses collègues soutiennent l’idée d’un repli graduel. Au cours de la réunion, les ministres ont écouté un compte-rendu de responsables de sécurité qui tous ont estimé que «la marge de manœuvre d’Israël est très étroite» et qu’un «retrait unilatéral du Liban-Sud est impossible», selon des sources officielles israéliennes. «C’est un débat complexe et qui s’annonce long. Quelle que soit la décision qui sera prise, elle influera sur l’aspect futur de la frontière dans le nord du pays, et la discussion à ce propos ne peut de ce fait prendre seulement un jour ou deux», a affirmé le ministre de la Sécurité intérieure, Avigdor Kahalani, à l’issue de la réunion. Selon la télévision israélienne, il a été question également de la Syrie et les membres du Cabinet ont été informés d’une «promesse des Etats-Unis de tenter une médiation» avec Damas. La diplomatie américaine s’efforce de calmer le jeu au Liban-Sud pendant que l’Etat hébreu renouvelle ses menaces d’attaquer l’infrastructure libanaise et que le Hezbollah avertit qu’il frappera Israël. Le secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, a appelé Israël et le Liban à la retenue, dans des messages qui ont été transmis aux dirigeants libanais, par l’ambassadeur David Satterfield, et au chef du gouvernement israélien, par M. Edward Walker, ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv.