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Actualités - REPORTAGE

Patrimoine - Nos richesses abandonnées sans protection Cherchons déséspérement gardiens pour sites archéologiques ... (photos)

Les différents sites archéologiques du Liban ont un point en commun: le manque de gardiens. Cette lacune met en péril les monuments et les expose aux fouilles illégales, destructions, vandalisme et pillage. Alors qu’aucune solution n’est en vue pour le futur proche. «Sur plus de cent sites archéologiques au nord du Liban, trois sont protégés par des gardiens de nuit et quatre par des gardiens de jour. Les autres sites sont livrés à eux-mêmes. Msaylahah, le temple romain de Bzizah, Smar Jbeil, la vallée de Kadicha sont des exemples parmi tant d’autres sites classés», assure M. Anis Chaya, représentant de la direction générale des Antiquités (DGA) au Nord. À Saïda, les tombes souterraines ont été fermées par des portes en fer du fait de l’absence de gardiens. Dans la Bekaa, les nombreux tells archéologiques classés, vestiges d’habitations passées, sont abandonnés. Ce sont des propriétés privées à 95 %, ce qui n’en atténue pas le danger de destruction. Un site sans gardien est un site abandonné au vandalisme, aux fouilles clandestines, aux destructions ou pire encore à sa transformation en carrière et à la vente de ses pierres historiques au premier venu. Pourtant, les techniques de garde sont des plus traditionnelles, et les qualifications requises des plus simples. Le gardien doit être un homme du village à l’aspect imposant, si possible propriétaire d’un chien et, idéalement, vivant à proximité du site. Ces critères suffisent à intimider les fouilleurs clandestins, qui s’avèrent être souvent des gens du village. Les affaires sont généralement réglées entre voisins. Les gendarmes au secours des sites M. Toufic el Rifai, chef du service des fouilles explique que le problème est dû à la guerre. À cette époque, les ouvriers de la DGA travaillaient dans toutes les régions du Liban, et certains d’entre eux assuraient le rôle de gardiens. Après la guerre, chacun est rentré chez lui. «Les grands sites situés aux alentours des villes, comme Saïda, Tripoli, Byblos, Baalbeck, Anjar sont surveillés le jour par les gardiens de la DGA. et la nuit, par les gendarmes du service de sécurité des ambassades. On a présenté une requête pour l’embauche de gardiens, mais elle a été refusée, car un décret ministériel interdit d’engager de nouveaux fonctionnaires. On a demandé qu’on nous fasse exception. Cela n’a pas abouti». Certains sites situés à l’extérieur des grandes villes sont gardés par les vieux ouvriers de la DGA Ils travaillent selon leurs horaires d’employés et quittent leur service la nuit. Moment propice pour le pillage… Cependant, les sites archéologiques ne sont pas seuls privés de gardiens, les sites historiques s’ajoutent à la liste. Les madrassas, les hammams et les khans de Tripoli sont tous sans gardiens. Les habitants occupent l’espace vacant de ces sites. Il y a un an, l’entrée de Hammam el-Nourieh servait de marché d’olives. L’aide des municipalités Ce problème peut être résolu de deux manières : l’embauche de nouveaux fonctionnaires si la DGA est rattachée au ministère de l’Éducation. La deuxième solution dépend des municipalités. Les 50 % de recettes qu’elles prélèvent des sites archéologiques pourraient servir en effet à financer l’embauche de nouveaux gardiens ou à doubler les capacités de leurs gardiens actuels pour la surveillance nocturne des sites. Surveillance qui prolongerait la durée d’existence des sites millénaires.
Les différents sites archéologiques du Liban ont un point en commun: le manque de gardiens. Cette lacune met en péril les monuments et les expose aux fouilles illégales, destructions, vandalisme et pillage. Alors qu’aucune solution n’est en vue pour le futur proche. «Sur plus de cent sites archéologiques au nord du Liban, trois sont protégés par des gardiens de nuit et...