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Actualités - ANALYSE

Beaucoup d'espérances placées dans le nouveau régime Idées variées à l'est pour aborder le tournant

«Le bout du tunnel», une expression qu’affectionnait particulièrement le président Amine Gemayel. Qui parlait aussi volontiers de «l’aventure du sauvetage». Aujourd’hui ces refrains reviennent à la mode dans le camp chrétien. L’élection du général Émile Lahoud y suscite en effet tous les espoirs. Reste à savoir dans quelles conditions pratiques ce camp peut effectivement sortir de sa déprime…Et quelles conditions il pose lui-même. Les avis exprimés à ce sujet par les différents pôles religieux ou politiques de l’Est apparaissent comme très variés. – Il y a ceux qui pensent que la participation est naturellement liée à la représentation, qualitative aussi bien que quantitative. À leur avis il faut pour commencer laisser les chrétiens choisir leurs représentants. Parmi, autre évidence, la crème des leaders. Pour qu’ils aient au sein du pouvoir le même poids que les figures de proue qui représentent le camp mahométan. Et de préciser que les équilibres ne sont pas une simple affaire de parité numérique, mais d’influence. Dès lors, des critères aussi valables que ceux qui ont fait nommer le général Lahoud doivent jouer pour la sélection des prochains ministres chrétiens. Qui pourraient alors, aux côtés du chef de l’État, redonner ses droits à la partie qu’ils représentent… – D’autres estiment qu’il faut miser en tout premier lieu sur l’action que le nouveau régime va engager. Et continuer à placer toute la confiance chrétienne dans le général Lahoud. Pour eux, il importe peu en définitive que la représentation au sein du Cabinet se fasse au top niveau des leaderships. Car ce qui compte c’est d’obtenir des résultats concrets pour la réalisation des objectifs intéressant le Liban tout entier aussi bien que l’Est. À savoir la souveraineté, l’indépendance, le redressement économique. Ils ajoutent que la personnalité, le charisme, la popularité servent peu dans la situation actuelle. Surtout que des leaders auraient tendance à rivaliser entre eux, aux dépens de la cause à défendre… Neutralité vigilante Bkerké pour sa part ne veut pas se mêler de la sélection des ministres. Les promesses, les engagements ne l’intéressent pas beaucoup non plus. Il tient à juger sur pièces. Et attend de voir ce que l’action de la présidence de la République, du Conseil des ministres et de la Chambre va pouvoir donner, maintenant que l’on change de régime. Et peut-être de système. Pour le siège patriarcal, il faut traiter avant tout les causes profondes de la déprime qui frappe les chrétiens du centre. Et de préciser, pour qui n’aurait pas bien compris, que traitement en soi compte plus que l’équipe médicale traitante. De son point de vue, il est tout à fait vain d’entrer dans le jeu des noms. Surtout qu’après, en cas d’échec, on semblerait y avoir contribué par un mauvais choix de personnes… Les revendications Quant aux revendications de Bkerké, elles s’énumèrent pour le principal comme suit : – Saine application de Taëf, rééquilibrage et entente nationale. – Harmonisation et relations privilégiées avec la Syrie, pour la promotion des intérêts communs, mais en base de la primauté de l’allégeance à la nation libanaise. – Lutte pour la libération du Sud et de la Békaa-Ouest occupés par Israël. Traitement du cas de Jezzine. Et efforts sérieux pour que l’autorité libanaise s’étende sur l’ensemble du territoire par le seul biais des forces armées nationales. – Ouverture ou fermeture de tous les dossiers de la guerre à la fois et non plus ceux d’une seule partie. – Élaboration d’une loi électorale, pour les législatives et les municipales, qui soit la même pour tous. – Réduction du nombre de ministères et de fonctionnaires. – Lutte effective contre la corruption et le gaspillage des deniers publics. – Retour des déplacés, objectif que l’on a scandaleusement retardé. Le socio-économique – Campagne pour inciter les 700 000 Libanais qui ont quitté le pays depuis 1975, et dont bon nombre sont des cerveaux ou des techniciens, à revenir. Parallèlement, harmonisation et dynamisation des relations avec les colonies d’émigrés anciens d’origine libanaise dans le monde. – Abolition du décret de naturalisations de 1994, comme de l’actuel projet de décret annexe, et refus d’octroi de la nationalité libanaise à qui ne la mérite pas, quelles que soient les considérations d’intérêt politique ou matériel. – Effort sensible de développement en faveur des régions défavorisées. – Arrêt de la pratique qui consiste à pressurer le contribuable moyen ou faible par le biais d’impôts et de taxes indirects. Et, retour de bâton ou de crosse, fiscalité accentuée pour les nantis, par le biais d’impôts directs progressifs sur les bénéfices ou les revenus. Ce qui permettrait de rééquilibrer un peu la balance et la redistribution des ressources nationales dans le sens d’une meilleure équité sociale. – Coup d’arrêt également et mesures pour faire reculer le taux excessif de main-d’œuvre étrangère qui enlève le pain de la bouche des Libanais et pompe chaque mois des dizaines de millions de dollars expédiés hors du pays.
«Le bout du tunnel», une expression qu’affectionnait particulièrement le président Amine Gemayel. Qui parlait aussi volontiers de «l’aventure du sauvetage». Aujourd’hui ces refrains reviennent à la mode dans le camp chrétien. L’élection du général Émile Lahoud y suscite en effet tous les espoirs. Reste à savoir dans quelles conditions pratiques ce camp peut...