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Actualités - DISCOURS

Hraoui : il me pèse de n'avoir pu libérer le sud et ramener les déplacés

Il y avait beaucoup d’émotion dans l’allocution improvisée que le chef de l’État Élias Hraoui a prononcée lors du dernier Conseil des ministres de son mandat de neuf ans. «Il me pèse de n’avoir pu libérer le Liban-Sud et ramener les déplacés», a-t-il dit d’une voix triste, avant d’adresser ses remerciements au président Hafez el-Assad pour l’aide qu’il a apportée au Liban. «Je m’attendais à voir le président du Conseil prononcer cette allocution très touchante, mais je voudrais clarifier un point, a déclaré M. Hraoui. Non seulement les premiers décrets que nous avons promulgués ont été écrits à la main, mais également la désignation du commandant en chef de l’armée était manuscrite, sur du papier blanc sans en-tête. Je suis partagé entre la joie et la tristesse. Mon bonheur est grand que le Liban ait recouvré sa santé et ses institutions démocratiques qui ont permis d’organiser à deux reprises des élections législatives. Lors du premier scrutin, le peuple libanais n’était pas convaincu de la nécessité d’aller voter et a boycotté la consultation. La deuxième fois, le taux de participation était très élevé et avait atteint en certaines régions jusqu’à 80 %. Nous avons aussi organisé des élections municipales que d’autres mandats n’avaient pas réussi à mener à terme, soit pour des raisons politiques, soit pour éviter de tomber dans les marécages. Dieu merci, ce scrutin s’est bien déroulé et a permis aux Libanais d’élire librement leurs représentants.» «J’aurais souhaité ne pas avoir eu à affronter, au début du mandat, ce qu’on a parfois appelé la rébellion, a ajouté le chef de l’État. Suivant les conseils de mon frère le président Hafez Assad, j’ai tendu la main en espérant que toutes les parties se feront représenter au gouvernement. J’ai demandé à celui qui était réfugié dans les abris de ce palais (allusion au général Michel Aoun) de coopérer avec moi. Il a refusé. J’ai aussi invité tous ceux qui se sont entretués ou qui avaient reçu des instructions pour s’entretuer, à accepter la paix civile. Mais malheureusement, certains d’entre eux se sont joints au processus avant de le quitter quelque temps plus tard. Je ne citerai pas de noms» (en allusion à M. Samir Geagea). La peine de mort M. Hraoui a encore dit : «J’aurais aimé ne pas être celui qui aura dressé les potences. Malheureusement, la criminalité n’a baissé que lorsque nous avons remis en vigueur la peine capitale. J’ai supporté cette tragédie. Nous aurions souhaité faire partie des pays qui ont aboli la peine capitale. Mais je me souviens qu’aux États-Unis, la peine de mort a été rétablie. Actuellement, en dépit des exécutions, nous notons un accroissement de l’insécurité dans certaines régions. Le ministère de la Justice ne dispose peut-être pas d’assez de magistrats pour traiter rapidement tous les dossiers afin que les criminels reçoivent le châtiment qu’ils méritent conformément à nos lois.» «Il me pèse beaucoup de n’avoir pu ramener tous les déplacés dans leurs régions, a poursuivi le président de la République. Ma plus grande tristesse vient du fait que je n’ai pu achever mon mandat en voyant le Liban libéré de l’occupation israélienne. J’en suis désolé. Mais il n’était pas en mon pouvoir de faire autrement. Je serai toujours aux côtés du nouveau régime s’il a besoin de moi. J’espère que le prochain mandat accomplira ce qu’Élias Hraoui n’a pas pu faire. Dans les États démocratiques, la continuité constitue l’un des principaux fondements du régime. Certains se demandent quelle est la signification de mes propos : je veux dire que le mandat d’Élias Hraoui ne s’est pas dérobé aux dettes contractées dans le passé, pour sauvegarder la réputation du Liban. Je pense que nous devons respecter les accords qui ont été signés et jusqu’à présent, nous nous conformons aux dispositions des conventions de Vienne et de Genève». «Je termine mon allocution en remerciant tous les gouvernements qui se sont succédé durant mon mandat, a conclu M. Hraoui. En commençant par le président Sélim Hoss, le président Omar effendi Karamé et les trois cabinets présidés par M. Rafic Hariri. J’espère que nous pourrons poursuivre ce processus en se souvenant que la Syrie a toujours été à nos côtés dans toutes les décisions que nous avons prises. Je réitère mes remerciements à vous tous, et plus particulièrement au président Assad».
Il y avait beaucoup d’émotion dans l’allocution improvisée que le chef de l’État Élias Hraoui a prononcée lors du dernier Conseil des ministres de son mandat de neuf ans. «Il me pèse de n’avoir pu libérer le Liban-Sud et ramener les déplacés», a-t-il dit d’une voix triste, avant d’adresser ses remerciements au président Hafez el-Assad pour l’aide qu’il a...