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Actualités - CHRONOLOGIE

Le désastre écologique en Espagne s'annonce très lourd

Le bilan du désastre écologique autour du parc national de Donana (Andalousie, sud de l’Espagne), provoqué par le déversement accidentel, samedi dernier, d’une gigantesque quantité d’eau empoisonnée dans la rivière Guadiamar, s’annonce très lourd, tant pour l’agriculture que pour la faune et la flore de cette région. Le syndicat agricole Coag, l’un des plus importants en Espagne, a estimé les pertes à 12 milliards de pesetas (80 millions de dollars) pour les 5.000 hectares de cultures de riz, de coton, d’herbages et d’arbres fruitiers. Cinq millions de mètres cubes d’eau très acide, provenant d’un réservoir de décantation d’une mine de pyrite à Aznalcollar, s’étaient déversés dans le Guadiamar. Le flot toxique a continué de se répandre les jours suivants dans cette rivière, selon la presse locale. Les autorités régionales soutiennent qu’il s’agissait cette fois-ci d’une faible quantité, mesure destinée à permettre le colmatage de la brèche du réservoir. Les petits agriculteurs et éleveurs ont été les plus touchés. Selon eux, «la Vega (plaine) bordant le Guadiamar a été anéantie». A Aznalcazar, village de 3.500 habitants, plus de 3.000 hectares d’arbres fruitiers et de céréales sont recouverts d’une boue noirâtre et hautement toxique. «C’était les terres les plus fertiles de la commune», explique le maire du village, José Jurado, préoccupé par les conséquences à long terme de l’infiltration d’une grande quantité de produits très acides dans la terre. «Les paysans ont perdu leur récolte de tournesols, complètement noircis. On a vu aussi une grande quantité de poissons morts sur les berges de la rivière», d’une largeur d’environ 100 mètres à cet endroit, raconte M. Jurado. Le déversement des cinq millions de mètres cubes d’eau acide a grossi le débit de la rivière, qui a débordé de 200 à 300 mètres sur près de 20 kilomètres. Le panorama est identique dans le village voisin de Benacazon où des chèvres et un cheval ont été emportés par les flots, selon le maire José Manuel Cabrera. Des contrôles sanitaires ont été établis dans les localités affectées, notamment pour la consommation d’aliments frais. La consommation de l’eau des puits était toujours interdite mardi de même que son utilisation pour l’arrosage. Le parc national de Donana, l’un des plus beaux sites naturels d’Europe, a été, au moins jusqu’ici, épargné grâce à la construction de barrages en terre qui ont servi à dévier le flot toxique vers le Guadalquivir. La masse d’eau polluée, contenant une forte densité de zinc, de plomb et de sulfate d’ammonium, était arrivée mardi matin à l’embouchure de ce fleuve à hauteur de Sanlucar de Barrameda (province de Cadix), a indiqué le délégué à l’environnement de cette petite ville, Ramon Picon. Le ministre de l’Envirornnement, Isabel Tocino, ne cesse d’insister sur le fait que le parc de Donana a été mis hors de danger. Mais les écologistes sont plus réservés à ce sujet. D’après eux, les pluies ou les effets de la marée pourraient endommager les barrages en terre destinés à préserver le parc, situé au bord de l’Atlantique. D’autre part, il est difficile de savoir si l’eau contaminée n’a pas déjà pénétré dans cet enchevêtrement de marécages, disent-ils. «On a découvert des oiseaux morts», a assuré le secrétaire général de l’organisation écologiste WWF/ Adenat, Juan Carlos del Olmo, selon lequel plusieurs plages, situées dans le périmètre du parc de Donana, ont été touchées par la pollution. Parallèlement, le gouvernement central et les autorités régionales andalouses se sont lancés dans un feu croisé d’accusations sur la responsabilité du désastre écologique. Dans son édition de mardi, le journal madrilène «El Pais» affirmait que des experts du gouvernement andalou avaient réalisé une inspection dans la mine de pyrite d’Aznalcollar, quelques heures avant la catastrophe, sans rien déceler d’anormal. (AFP)
Le bilan du désastre écologique autour du parc national de Donana (Andalousie, sud de l’Espagne), provoqué par le déversement accidentel, samedi dernier, d’une gigantesque quantité d’eau empoisonnée dans la rivière Guadiamar, s’annonce très lourd, tant pour l’agriculture que pour la faune et la flore de cette région. Le syndicat agricole Coag, l’un des plus importants en Espagne, a estimé les pertes à 12 milliards de pesetas (80 millions de dollars) pour les 5.000 hectares de cultures de riz, de coton, d’herbages et d’arbres fruitiers. Cinq millions de mètres cubes d’eau très acide, provenant d’un réservoir de décantation d’une mine de pyrite à Aznalcollar, s’étaient déversés dans le Guadiamar. Le flot toxique a continué de se répandre les jours suivants dans cette rivière, selon la presse...