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Le leasing au Liban toujours handicapé par le manque de cadre juridique
Par DE HAUTEVILLE Gérard, le 01 mai 1998 à 00h00
Hier, lors d’une réunion organisée par le «RDCL», M. Joseph Dakkak, directeur central de la «Lebanese Leasing Company», a donné une présentation claire et actualisée de ce mode de financement encore mal connu qu’est le leasing. Mal connu, le terme est peut-être impropre pour les efforts des trois compagnies qui opèrent au Liban depuis quatre ans environ et dont l’action est en fait entravée, pour moitié par un manque de cadre juridique. Toujours en mal de financement de leurs investissements, les industriels et les entrepreneurs libanais se sont tournés, avec leurs banquiers, vers des solutions modernes mieux adaptées que les traditionnelles facilités de caisse. Trois établissements spécialisés dans les méthodes de leasing ont été créés au Liban; il s’agit de la «Lebanese leasing Compagnie», filiale de la «Fransabank», la «Sogelease» du groupe Sgleb, animée par Antoine Toussaint et d’une filiale du «Credit Libanais». Le cadre juridique libanais est encore mal adapté pour une utilisation efficiente de ce mode de financement, mais par ailleurs, la réalité des propositions de conditions énoncées par M. Dakkak rend le leasing encore trop proche d’un crédit classique (garanties extérieures, taux de 12 à 16%). Toutefois, il faut retenir que si des garanties sont demandées, elles restent souvent virtuelles, selon le conférencier, et il faut noter, en tout état de cause, la flexibilité indéniable de ce mode de financement. Quoiqu’il en soit, la moitié des leasing retenus par les établissements spécialisés n’aboutissent pas pour l’ensemble de ces raisons. Par ailleurs, la Banque centrale a depuis plusieurs mois proposé un projet de réforme qui, hélas, encore aujourd’hui traîne dans les tiroirs du ministère des Finances, sans doute en raison de la possibilité pour l’emprunteur d’amortir sur cinq ans au lieu de dix le matériel ainsi acquis en fin de contrat de leasing. Ce système est pourtant de première importance au Liban; en effet comment une industrie libanaise peut actuellement financer du matériel pourtant indispensable, alors que sa trésorerie est exsangue et ses fonds propres insuffisants. La solution du leasing permet donc à un banquier d’acquérir, par l’intermédiaire de la société de leasing, un matériel qui sera loué (leasing opération) ou/puis racheté (leasing financier) pour une somme résiduelle par son utilisateur. Ainsi l’entrepreneur n’a pas à débourser même un apport personnel et son banquier lui trouve la solution adaptée, sans prendre de risque impliquant directement les résultats de son bilan. L’agriculture pourrait aussi bénéficier de ce système; tant il est vrai que les paysans libanais sont équipés de tracteurs par exemple, mais n’ont pas les outils adaptés à leurs cultures; ils n’ont souvent pas les moyens de financer de tels investissements, à moins qu’ils ne les payent à court terme à l’aide d’un seul crédit fournisseur qui est évalué, pour la part d’intérêt, à 120% du coût initial. Le raisonnement serait aussi applicable pour les P.M.E., mais pour des crédits de 10 ou 15.000$ minimum. Ainsi, l’on peut envisager de financer sur des durées de deux à six ans, du matériel roulant pour les travaux publics, des camions, des autobus, ou les parcs automobiles d’entreprises ou encore le matériel informatique et médical. Le montant minimum pour un financement à 100% est de 40.000 $ pour les uns et de 20.000 $ pour les autres, mais aucun plafond n’est fixé. L’essentiel étant que les remboursements n’excèdent pas 35% des revenus supplémentaires engendrés par la nouvelle machine. La «Sogelease Liban» n’est pas une compagnie commerciale et peut donc en permanence se refinancer sur les marchés financiers, alors que la «Lebanese Leasing Company» est uniquement une société commerciale, dans l’attente d’une inscription spéciale auprès de la BDL. Les taux et les modalités de paiements, notamment la périodicité des loyers, peuvent être étudiées en fonction des besoins et des impératifs saisonniers. Le volume en 1995 de 10 millions de dollars est passé en 97 à 40 millions de dollars couvrant 400 clients pour l’ensemble des opérateurs. Le leasing peut aborder aussi une formule de lease-back ou de leasing adossé. Ces deux solutions de financement permettraient d’alléger considérablement la trésorerie des entreprises industrielles notamment ou des concessionnaires. En effet, la première solution prévoit de refinancer du matériel déjà acquis au comptant et la deuxième de financer les clients des industriels libérant ainsi ces derniers du crédit fournisseur devenu obligatoire ces dernières années, mais aussi d’alléger la charge financière des clients contraints à un crédit fournisseur mal adapté et souvent très coûteux. Enfin, le matériel d’occasion peut être aussi financé à l’aide du leasing; cela oblige simplement à une expertise du matériel. Les prochaines mesures juridiques prévoient la qualification en bonne et due forme des contrats de leasing sur le sol libanais et l’ouverture d’un registre spécial du commerce réservé à la notification de propriété pour tous les matériels financés en leasing. Ainsi, la saisine du juge des référés serait possible et le loueur pourrait espérer en cas de problème avec un locataire, récupérer dans les trois mois son matériel.
Hier, lors d’une réunion organisée par le «RDCL», M. Joseph Dakkak, directeur central de la «Lebanese Leasing Company», a donné une présentation claire et actualisée de ce mode de financement encore mal connu qu’est le leasing. Mal connu, le terme est peut-être impropre pour les efforts des trois compagnies qui opèrent au Liban depuis quatre ans environ et dont l’action est en fait entravée, pour moitié par un manque de cadre juridique. Toujours en mal de financement de leurs investissements, les industriels et les entrepreneurs libanais se sont tournés, avec leurs banquiers, vers des solutions modernes mieux adaptées que les traditionnelles facilités de caisse. Trois établissements spécialisés dans les méthodes de leasing ont été créés au Liban; il s’agit de la «Lebanese leasing Compagnie», filiale de...