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Actualités - CHRONOLOGIE

Début des grandes manoeuvres pour former le nouveau gouvernement russe

Le premier ministre russe Sergueï Kirienko a engagé des consultations délicates pour former le nouveau gouvernement qui aura pour tâche de relancer les réformes dans une situation économique difficile. Le jeune premier ministre, finalement confirmé vendredi dernier par les députés après un bras de fer d’un mois avec le Kremlin, doit présenter les grandes lignes de son équipe dès mardi au président Boris Eltsine. Les noms des principaux ministres devraient être connus dès aujourd’hui mercredi. M. Kirienko a reçu le chef de la fraction gouvernementale «Notre Maison la Russie», qui est la formation la moins hostile au nouveau premier ministre depuis que Boris Eltsine l’a tiré de l’anonymat pour remplacer Victor Tchernomyrdine, brûtalement limogé le 23 mars dernier. «J’ai plusieurs listes (de candidats), avec 3, 10 ou 25 noms. Je présenterai l’une ou l’autre selon la façon dont se passera mon entretien (avec Kirienko)», a déclaré Alexandre Chokhine aux journalistes. «Si aucun de nos candidats n’est pris, ce ne sera pas une tragédie, mais dans notre politique de solidarité critique, le deuxième terme pèsera plus que le premier», a averti M. Chokhine. Le premier ministre a affirmé dimanche qu’il était «absolument libre» de ses propositions et a précisé qu’il y aurait «des députés de la Douma» (Chambre basse du Parlement) dans la liste qu’il soumettra à Boris Eltsine. Le président a déjà laissé entendre que le ministre des Affaires étrangères, Evgueni Primakov, celui de la Défense, Igor Sergueïev, et celui des Finances, Mikhaïl Zadornov, seraient confirmés dans leurs fonctions. Mais l’incertitude demeure sur les autres postes. L’une des principales questions est de savoir si le jeune technocrate formera une équipe à son image, c’est-à-dire la plus indépendante possible des intérêts politiques et financiers, ou si le Kremlin lui imposera un cabinet reflétant ses alliances. A cet égard, le sort de Boris Nemtsov, qui a appelé Kirienko à le rejoindre à Moscou il y a un an, fournira un élément précieux de réponse. M. Nemtsov, premier vice-premier ministre sortant, incarnait l’esprit de réforme dans la précédente équipe aux côtés d’Anatoli Tchoubaïs. «La seule question est de savoir si Nemtsov sera ou non au gouvernement. De cette question dépend la réponse à une autre question: le gouvernement sera-t-il technocratique ou de coalition. Si ce gouvernement veut faire quelque chose, il doit être un gouvernement de technocrates, et non de représentants des partis», estime Viatcheslav Nikonov du centre de réflexion politique Fond Politika. Le plus jeune premier ministre (35 ans) de Boris Eltsine devrait probablement s’entourer d’une équipe rajeunie par rapport à celle de son prédécesseur Viktor Tchernomyrdine (60 ans). «Il est inévitable que le gouvernement soit plus jeune», a estimé le représentant du président à la Douma, Alexandre Kotenkov. Le nouveau gouvernement aura besoin de toute son énergie pour mener le programme de rigueur budgétaire et fiscale qu’il s’est engagé à suivre auprès du FMI, dont une équipe est arrivée à Moscou. Le choc de la crise asiatique, qui a été absorbée au prix d’un relèvement des taux d’intérêts russes et d’un endettement croissant, a été suivi par la baisse mondiale des cours de brut qui se traduira inévitablement par un manque à gagner pour la Russie, troisième producteur pétrolier mondial. Sur le front social, la situation n’est guère plus brillante avec des arriérés de salaires qui s’élèvent à plus de 58 milliards de roubles (près de 10 milliards de dollars), selon les syndicats. La longue crise politique suscitée par la nomination de M. Kirienko n’a rien arrangé à l’affaire: elle a coûté à l’Etat 4,5 milliards de roubles, soit plus de 700 millions de dollars, a révélé lundi Boris Nemtsov.(AFP)
Le premier ministre russe Sergueï Kirienko a engagé des consultations délicates pour former le nouveau gouvernement qui aura pour tâche de relancer les réformes dans une situation économique difficile. Le jeune premier ministre, finalement confirmé vendredi dernier par les députés après un bras de fer d’un mois avec le Kremlin, doit présenter les grandes lignes de son équipe dès...