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Actualités - CHRONOLOGIE

Enfin vigoureux avec Viagra !

Par milliers, ils sortent du bois: depuis trois semaines, d’un bout à l’autre des Etats-Unis, les impuissants se précipitent chez leur médecin pour obtenir un précieux comprimé bleu, Viagra, qui leur donne enfin l’espoir d’une vie sexuelle épanouie. Finis les suppositoires dans l’urètre, les implants, ou les piqûres à la base du pénis: Viagra, qui coûte environ dix dollars pièce (mais se vend jusqu’à 25), est un petit comprimé à prendre une heure avant une relation sexuelle, qui assure dans 70% des cas une érection dont certains hommes n’avaient plus qu’un lointain souvenir. Dans un pays où 30 millions d’Américains souffrent de troubles de l’érection, Viagra est devenu le «must» absolu, objet de talks-shows, d’émissions médicales, de ventes — parfois illégales — via Internet et d’un immense intérêt. «Nous nous attendions à un grand intérêt, mais c’est devenu un phénomène de société», reconnaît par téléphone Andy McCormick, porte-parole du laboratoire Pfizer, qui commercialise Viagra, pour l’instant uniquement aux Etats-Unis. «Le démarrage a été plus fort que prévu». Certains médecins parlent de listes d’attente, avant et depuis que le médicament a été autorisé le 27 mars. Il est commercialisé sur l’ensemble des Etats-Unis depuis le 15 avril, et en trois semaines, le nombre d’ordonnances délivrées pour du Viagra est passé de 546 (27 mars-3 avril) à 36.263 (3 au 10 avril) puis 113.134 (du 10 au 17). Toutes médications confondues (même si Viagra représente désormais 94,4% de toutes les ordonnances), dix fois plus d’ordonnances pour impuissance ont été délivrées mi-avril qu’avant la sortie de Viagra. Urgences... «Cela fait réaliser combien d’hommes souffrent de ce problème. Avant ils ne seraient pas venus, ils étaient trop mal à l’aise», explique Douglas Schow, urologue au Center for Men’s Health and Infertility, à St Paul (Minnesota). «Là, ils viennent demander, parce que c’est un comprimé». Et ajoute-t-il, «ça marche très bien», avec «des effets secondaires minimes», principalement maux de tête, rougeurs, et tendances parfois à voir «bleu». Après des années de frustration, certains hommes s’inventent des urgence, pour obtenir plus vite leurs comprimés. Face à la demande, certaines pharmacies ont limité le nombre par client: un septuagénaire de l’Illinois en réclamait 1.000, déterminé à rattraper le temps perdu. D’autres pharmaciens en vendent désormais sur l’Internet, où afflue une clientèle internationale, ignorant la loi qui exige que Viagra soit prescrit par un médecin américain connaissant son malade. «Nous avons reçu des appels d’Espagne, d’Italie, de France, d’Angleterre», explique à Don Grove, propriétaire de la pharmacie JetD, à Warsaw (18.000 habitants, Missouri), accessible sur Internet. D’entrée de jeu, M. Grove avait commandé pour 30.000 dollars de comprimés. Il en a vendu pour 15.000 dollars les cinq premiers jours. Certains pharmaciens insistent: si le client étranger peut envoyer une ordonnance d’un médecin américain, il recevra son Viagra. D’autres reconnaissent en avoir déjà envoyé au Portugal ou en Allemagne. Et déjà le Viagra se voit détourner de son but premier. «Certains hommes n’ont pas de problèmes mais le veulent pour devenir superman», explique Douglas Schow, rappelant que Viagra n’est pas un aphrodisiaque, mais un médicament, incompatible avec certains autres médicaments. D’autres en profitent pour régler leurs comptes avec le féminisme, accusé d’avoir «émasculé« le mâle américain. «Cela va libérer la libido du mâle américain», n’a pas hésité à prédire Bob Guccione, éditeur du mensuel Penthouse.
Par milliers, ils sortent du bois: depuis trois semaines, d’un bout à l’autre des Etats-Unis, les impuissants se précipitent chez leur médecin pour obtenir un précieux comprimé bleu, Viagra, qui leur donne enfin l’espoir d’une vie sexuelle épanouie. Finis les suppositoires dans l’urètre, les implants, ou les piqûres à la base du pénis: Viagra, qui coûte environ dix...