Satisfecit du président US aux palestiniens Arafat a fait des concessions, Israël doit en faire autant, estime Clinton

Le président américain Bill Clinton a rendu hommage au président palestinien Yasser Arafat pour les concessions qu’il a faites afin de relancer le processus de paix, estimant qu’Israël devait en faire autant, dans une interview publiée hier. Le président Clinton, cité par le quotidien «Jérusalem Post», a estimé que M. Arafat a réduit de façon notable ses attentes concernant l’étendue du retrait militaire israélien en Cisjordanie prévu par les accords d’autonomie. «Le président Arafat a certaines aspirations territoriales et il les a clairement modifiées. Et ils (les Palestiniens) veulent clairement aller de l’avant», a souligné le président américain. M. Clinton s’est également félicité de l’action menée par l’Autorité palestinienne contre le mouvement islamiste Hamas ces dernières semaines, laissant ainsi clairement entendre que M. Arafat avait rempli les conditions posées par Israël pour mener à bien le retrait en Cisjordanie. «Je pense que la manière dont ils ont géré la dernière affaire concernant le Hamas devrait renforcer un peu la crédibilité» de M. Arafat, a ajouté le président Clinton. «Yasser Arafat a pris quelques risques, c’est pourquoi le moment est important. Nous devons en tirer le maximum», a-t-il poursuivi. Adressant une critique voilée aux réticences d’Israël à procéder à un redéploiement militaire que Washington juge nécessaire, M. Clinton a relevé que le dernier accord appliqué par Israël remontait à janvier 1997 à l’occasion de l’évacuation partielle de Hébron en Cisjordanie. «Beaucoup de temps a passé depuis l’accord de Hébron. Cela fait beaucoup de temps que rien ne s’est produit», a constaté le président américain. Selon les médias israéliens, Washington propose un retrait supplémentaire de 13% de la Cisjordanie parallèlement à des mesures que prendrait l’Autorité palestinienne contre les activistes armés palestiniens. M. Arafat a accepté les propositions américaines bien qu’il ait auparavant exigé un redéploiement dans 30% de la Cisjordanie. M. Netanyahu a, en revanche, rejeté l’offre américaine affirmant que le redéploiement proposé par Washington «mettrait en danger la sécurité d’Israël» tout en affirmant qu’il repousserait toute pression américaine sur ce dossier. (AFP)