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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Nassib Lahoud et le courant aouniste réclament une révision du système fiscal

Les réactions hostiles aux surtaxes décidées vendredi en Conseil des ministres pour financer la nouvelle échelle dans le secteur public se sont poursuivies hier encore. M. Nassib Lahoud et le courant aouniste ont dénoncé le caractère inéquitable des nouvelles taxes, appelant le gouvernement à revoir sa politique fiscale qu’ils ont qualifiée «d’injuste» et «d’anarchique». Dans une déclaration, M. Lahoud a exprimé son opposition à la surtaxe de 2% sur les importations d’abord parce qu’elle ne s’inscrit pas dans le cadre d’une politique fiscale aux objectifs bien définis et ensuite parce qu’elle affecte de la même manière les couches nanties et les classes pauvres de la population. C’est pour ces deux raisons, a-t-il expliqué, que la surtaxe de 2% est «anarchique» et «injuste». Critiquant vivement la politique fiscale en vigueur actuellement, M. Lahoud l’a présentée comme étant «un ensemble hétérogène de taxes et d’impôts qui ne correspond à aucun système connu dans le monde et qui se caractérise par la facilité de perception, l’absence de toute faisabilité économique et financière et de toute utilité sociale». Pour M. Lahoud, «il est impératif de définir clairement les objectifs économiques et sociaux de la politique fiscale à suivre avant de procéder à une réforme du système sur base duquel les taxes et les impôts seront perçus». Il a mis l’accent dans ce cadre sur une révision des impôts indirects «qui dépassent aujourd’hui la barre des 75% de l’ensemble des impôts perçus pour la ramener progressivement à 50%». Dans le même temps, il faut œuvrer, a-t-il précisé, pour relever progressivement les impôts directs de 25% à 50% et pour réviser à la hausse l’impôt sur le revenu et les bénéfices. Celui-ci représente au Liban 15% de l’ensemble des impôts directs alors qu’il est de 50% dans d’autres pays similaires, a ajouté M. Lahoud qui a aussi appelé à une révision des taxes douanières. «Celles-ci constituent plus de 55% de l’ensemble des recettes fiscales. Il s’agit de la proportion la plus élevée dans le monde. Elle suit une courbe ascendante puisque le gouvernement augmente chaque quelques mois ses recettes provenant des douanes tout en sachant que les Liban sera amené un jour à renoncer à ce genre de taxes en raison des conventions commerciales internationales auxquelles il cherche à adhérer», a déclaré M. Lahoud. L’argent s’évapore Dans un communiqué, la commission économique et financière du Courant national libre (aouniste) a elle aussi plaidé pour une réforme radicale du système fiscale avant de souligner que le gouvernement a depuis longtemps procédé au relèvement des taxes en disant vouloir financer la nouvelle échelle des salaires dans le public. «Mais l’argent ainsi perçu s’est évaporé et aucun responsable n’a été interrogé à ce propos», a constaté le courant aouniste en exprimant son scepticisme quant à la capacité de l’Etat à veiller à ce que les prix des biens de consommation ne soient pas arbitrairement relevés. Il a d’ailleurs affirmé s’attendre à une flambée des prix. Selon le communiqué, le gouvernement «aurait mieux fait d’accorder la priorité à la réforme administrative et à la consolidation des organes de contrôle plutôt que de faire assumer à la population le poids de ses dépenses irrationnelles». Le courant aouniste a poursuivi en notant que «les dépenses inutiles se sont chiffrées à 800 milliards de livres en 1997», estimant que l’arrêt du gaspillage aurait suffi à régler le problème du financement des salaires dans le secteur public au lieu de recourir aux taxes et aux impôts qu’on «extorque des contribuables pour remplir avec les poches des gens du Pouvoir et de leurs proches».
Les réactions hostiles aux surtaxes décidées vendredi en Conseil des ministres pour financer la nouvelle échelle dans le secteur public se sont poursuivies hier encore. M. Nassib Lahoud et le courant aouniste ont dénoncé le caractère inéquitable des nouvelles taxes, appelant le gouvernement à revoir sa politique fiscale qu’ils ont qualifiée «d’injuste» et...