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Actualités - CHRONOLOGIE

Le retrait israélien du Liban-sud et le processus de paix seront au menu des entretiens Assad à Paris en juillet, un clin d'oeil à Washington

La visite en France du président syrien Hafez el-Assad, prévue en juillet, vise à encourager Paris à jouer un rôle plus actif au Proche-Orient, au moment où les pays arabes sont de plus en plus déçus par la diplomatie américaine. Cette visite d’Etat du président syrien — 70 ans dont 30 ans au pouvoir — est la première depuis 1976 dans un pays occidental. Elle intervient alors que la Syrie vient de s’engager dans de difficiles négociations pour signer un accord d’association avec l’Union européenne, essentiel pour son avenir économique. La paralysie du processus de paix et la récente proposition israélienne de retirer sous conditions ses troupes du Liban-Sud devraient constituer les thèmes majeurs des entretiens de M. el-Assad à Paris. Depuis plus de deux ans, les pourparlers de paix israélo-syriens sont interrompus, et la proposition israélienne de retirer ses troupes de cette partie du territoire libanais inquiète fortement Beyrouth et Damas. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies doit d’ailleurs examiner en juillet prochain le renouvellement du mandat des Casques bleus de la Force intérimaire de l’ONU au Liban-Sud (FINUL), déployés dans cette région en 1978, après une offensive israélienne. Damas et Paris insistent sur le caractère global de toute négociation au Proche-Orient et sur l’interdépendance des dossiers libanais et syrien. En clair, ils souhaitent que l’aspect sécuritaire des relations entre Israël et ses voisins vienne consacrer, et non précéder, un éventuel accord de paix. Depuis son arrivée à la présidence française en 1995, Jacques Chirac n’a cessé de répéter, en accord avec ses interlocuteurs arabes, qu’il ne peut y avoir au Proche-Orient de «sécurité sans paix»». Une formule qui reprend le slogan «la paix contre les territoires», qui avait lancé au début des années 90 les pourparlers israélo-arabes. Avec à l’esprit l’amertume des Palestiniens devant l’absence d’avancées dans les accords de paix élaborés à Oslo, les dirigeants syriens ne veulent pas faire les frais d’un «marché de dupes», imposé par les Israéliens avec l’appui des Américains. «Hafez el-Assad devrait ainsi demander à la France d’user de ses bonnes relations avec Washington pour l’amener à infléchir son attitude de manière à mieux tenir compte des intérêts de la Syrie», a indiqué une source diplomatique arabe. «La France ne se fera pas prier car cela lui permettra d’aller de l’avant dans sa politique proche-orientale et de renforcer son influence dans cette région, dominée par les Américains», reconnaît un diplomate français. D’autant que Washington ne cesse depuis quelque temps de perdre de son crédit auprès de l’opinion arabe, y compris auprès de ses alliés, comme l’ont montré la récente crise irakienne, l’enlisement du processus de paix, et l’échec cuisant de la Conférence économique de Doha, voulue par les Américains. Officiellement, la visite du président syrien répond à celle qu’avait effectuée Jacques Chirac à Damas en 1996 qui avait permis de consolider les relations franco-syriennes. Celles-ci avaient connu une tension dans les années 80, avec pour toile de fond la situation de guerre au Liban. (AFP)
La visite en France du président syrien Hafez el-Assad, prévue en juillet, vise à encourager Paris à jouer un rôle plus actif au Proche-Orient, au moment où les pays arabes sont de plus en plus déçus par la diplomatie américaine. Cette visite d’Etat du président syrien — 70 ans dont 30 ans au pouvoir — est la première depuis 1976 dans un pays occidental. Elle...