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Actualités - CHRONOLOGIE

Elections anticipées et cabinet de transition en Turquie

Elections législatives anticipées en mars 1999; gouvernement de transition dès octobre prochain pour organiser le scrutin: le premier ministre turc Mesut Yilmaz a rapidement réagi à la manœuvre lancée mercredi par le Parti populaire républicain, sans pour autant être assuré d’une victoire lors d’une consultation dont l’issue, selon les derniers sondages, s’annonce incertaine. Le scrutin, prédisent en effet les politologues qui s’appuient sur les chiffres des instituts de sondages, sera très serré, l’ANAP de M. Yilmaz étant crédité de 19% des voix et le Parti islamiste de la vertu (Fazilet, qui a succédé au Parti de la prospérité Refah de Necmettin Erbakan) de 18%. Le président de la République Suleiman Demirel lui-même a estimé que de nouvelles élections n’étaient pas susceptibles d’apporter la stabilité au pays et pourraient aboutir à une nouvelle assemblée sans majorité si les règles ne sont pas modifiées auparavant. Une telle éventualité n’était pas écartée hier, quelques heures à peine après une rencontre entre M. Yilmaz et M. Deniz Baykal, l’un de ses principaux alliés parlementaires. Une date a été fixée pour la consultation populaire: le 28 mars 1999. Toutefois, la date définitive devra être fixée par le Parlement, selon M. Baykal, pour qui le gouvernement de transition sera mis sur pied dès le 1er octobre de cette année. Le mandat de l’actuelle assemblée nationale expire normalement en l’an 2000. M. Baykal dirige le Parti populaire républicain (PPR, social-démocrate), sur lequel s’appuie M. Yilmaz, qui dirige le Parti de la mère-patrie (ANAP), pour gouverner. Il n’a pas été clairement dit si M. Baykal ferait partie de ce gouvernement de transition. Le PPR avait voté mercredi de façon inattendue pour une motion demandant une enquête sur les finances personnelles de M. Yilmaz — un geste qui avait été considéré comme une mise en garde au premier ministre. La coalition tripartite de M. Yilmaz a seulement 223 députés sur 550 au Parlement et a besoin des 56 voix du Parti populaire républicain. Le gouvernement actuel est le 55e de la République turque, vieille de 75 ans. L’accord trouvé jeudi est un compromis entre M. Baykal, qui souhaitait un scrutin avant la fin de l’année, et M. Yilmaz, qui demandait davantage de temps afin de faire passer des réformes au Parlement. M. Yilmaz doit désormais convaincre ses partenaires de la coalition au pouvoir de soutenir cet accord. Le précédent Cabinet, une coalition entre le parti islamiste de la Prospérité (dissous) de Necmettin Erbakan et le Parti de la juste voie de Tansu Ciller (DYP), a été contraint à la démission par l’armée, défenseur des valeurs laïques de la République, en juin après onze mois au pouvoir. Durcissement Dans le même temps qu’il donnait l’impression de vouloir hâter les choses sur le plan politique, pour parfaire la manœuvre d’isolement des islamistes, le pouvoir a durci le ton à l’égard à la fois de ces derniers et des Kurdes. l Le maire islamiste de Kayseri (centre de la Turquie), Sukru Karatepe, condamné à un an de prison pour «incitation à la haine religieuse», va commencer à purger sa peine aujourd’hui vendredi.
Elections législatives anticipées en mars 1999; gouvernement de transition dès octobre prochain pour organiser le scrutin: le premier ministre turc Mesut Yilmaz a rapidement réagi à la manœuvre lancée mercredi par le Parti populaire républicain, sans pour autant être assuré d’une victoire lors d’une consultation dont l’issue, selon les derniers sondages, s’annonce...