Le représentant personnel de Boris Eltsine, Valentin Vlassov, retenu en otage par un groupe armé en Tchétchénie depuis le 1er mai, a été libéré grâce à une opération des forces de sécurité tchétchènes et russes, a annoncé le ministre russe de l’Intérieur Sergueï Stépachine. M. Vlassov se trouvait déjà à Moscou vendredi matin. M. Stépachine, qui est allé l’accueillir à l’aéroport de Moscou, a affirmé qu’aucune rançon n’avait été payée. Selon lui, M. Vlassov a été libéré grâce à une opération longuement préparée des forces spéciales tchétchènes, agissant de concert avec des unités de la République russe d’Ingouchie, frontalière de la Tchétchénie. L’enlèvement du représentant de Boris Eltsine par un groupe incontrôlé avait provoqué une vive tension entre Moscou et Grozny. Il était considéré comme un grave défi jeté à la fois au Kremlin et au pouvoir tchétchène, qui tentent tant bien que mal de conserver des relations normales, bien que les négociations sur le statut de la petite République caucasienne piétinent depuis la fin de la guerre en août 1996. Après le rapt de M. Vlassov le 1er mai par cinq hommes armés près de la frontière entre la Tchétchénie et la République russe d’Ingouchie, les ravisseurs avaient réclamé le paiement d’une rançon de deux millions de dollars. La Russie a toujours affirmé qu’elle n’était pas prête à payer. Depuis son enlèvement, les autorités russes avaient annoncé à plusieurs reprises sa libération imminente, affirmant notamment en juillet que des négociations avec les ravisseurs étaient en cours. Des rumeurs avaient également couru sur la mort de M. Vlassov, mais le 20 septembre, deux Britanniques libérés après plus d’un an de détention en Tchétchénie avaient affirmé avoir été séquestrés avec «un Russe», qu’ils pensaient être Valentin Vlassov. Selon eux, le «détenu russe» avait eu des problèmes de santé, de cœur et de reins, mais ses ravisseurs lui avaient fourni des médicaments.