Crise irakienne - Les USA appellent Bagdad à agir maintenant Clinton laisse à Saddam Hussein une mince porte de sortie

Le président américain Bill Clinton a adressé hier soir un nouvel avertissement à Saddam Hussein, mais souligné qu’il pouvait mettre fin «maintenant» à la crise en reprenant une pleine coopération avec les inspecteurs de l’Onu. «Il est encore en son pouvoir de mettre fin à la crise maintenant en reprenant une coopération totale avec les inspecteurs de l’Unscom», a-t-il déclaré sur un ton grave, lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche. Le secrétaire d’État Madeleine Albright a confirmé que les États-Unis étaient prêts à frapper l’Irak à tout moment mais entrouvert une porte de sortie pour le président irakien s’il fait publiquement machine arrière. Elle a appelé le président irakien à «annuler publiquement sa décision» de cesser toute coopération avec l’Unscom s’il veut éviter des frappes militaires. Une déclaration d’intention serait un premier pas nécessaire mais pas suffisant pour écarter la menace de raids aériens américains, a-t-elle précisé. Mme Albright a aussi ouvert à l’Irak une perspective de levée des sanctions internationales qui lui sont imposées en confirmant qu’une fois que l’Unscom aura repris sa mission sans entraves, le Conseil de sécurité de l’Onu entreprendrait un «réexamen complet des obligations» de désarmement de l’Irak. Il n’y aura pas de négociation de dernière minute parce qu’il n’y a rien à négocier, a encore réaffirmé Mme Albright. «Je ne vois pas bien ce qu’on peut faire si Saddam Hussein viole les accords qu’il a conclus», a-t-elle expliqué en évoquant le compromis que le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan avait arraché in extremis à Bagdad lors de la précédente crise en février.