Le président Andres Pastrana a frappé vite et fort à la tête des Forces aériennes colombiennes en faisant arrêter huit officiers et sous-officiers pour démanteler le Cartel bleu de la cocaïne qui y sévirait impunément depuis des années. Le nouveau chef de l’État a immédiatemment accepté mardi la démission du commandant de l’armée de l’air, le général Manuel Sandoval, à la suite de la découverte mardi d’une demi-tonne de cocaïne dans un Hercules C-130 militaire colombien qui venait d’arriver en Floride. D’autres arrestations seraient imminentes dans le cadre de l’enquête approfondie qu’a ordonnée le président Pastrana. Le scandale du Hercules bourré de cocaïne a provoqué un vif embarras dans les milieux gouvernementaux, d’autant plus qu’il éclatait au lendemain d’une visite d’État de M. Pastrana aux États-Unis supposée sceller la réconciliation entre Washington et Bogota après quatre ans de narco-problèmes. Le gouvernement de M. Bill Clinton, qui accusait le président sortant, Ernesto Samper, d’être arrivé au pouvoir grâce aux narco-dollars du cartel de Cali, lui avait supprimé son visa comme à un vulgaire trafiquant présumé. M. Pastrana a réitéré aux États-Unis son intention de s’attaquer sérieusement au problème de la drogue et leur a promis sa plus entière collaboration. La Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne, malgré le démantèlement des cartels de Medellin, puis de Cali, et fournit 80 % de cette drogue consommée aux États-Unis.