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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Edition - Un ouvrage de Myrna Gannagé Les enfants et la guerre : perturbations et rôle des parents

La profondeur de l’impact d’une longue guerre sur le psychisme des enfants et leurs parents n’a pas toujours été prise en compte. Une étude, à l’origine une thèse de doctorat rédigée par Myrna Gannagé vient d’être publiée sur le sujet, intitulée: «L’enfant, les parents et la guerre». L’auteur a présenté son ouvrage au cours d’une conférence donnée samedi au salon «Lire en français et en musique» et patronnée par l’ambassade de France. «La guerre engendre des désordres physiques et psychiques. Et les désordres psychiques des enfants de la guerre du Liban ont été très peu étudiés», constate Mme Gannagé, qui dirige à Beyrouth le centre médico-psychologique d’accueil de l’enfant de la guerre et de sa famille. Elle est également psychologue à l’Hôtel-Dieu et chargée de cours à l’USJ. Elle explique que son étude est comparative et qu’elle a été menée sur des enfants libanais ayant vécu la guerre, des enfants de parents libanais ayant connu la crise de la migration et des enfants français. Après avoir étudié chaque cas (entretien clinique avec l’enfant, tests psychologiques, entretien avec les parents et avec les enseignants), Mme Gannagé a constaté trois sortes de cas chez les enfants du Liban : Enfants dépressifs : ils sont tristes, inhibés, ne peuvent exprimer leur souffrance. Cet état s’accompagne souvent d’un ralentissement psychomoteur. L’enfant se dévalorise en permanence et a tendance à provoquer l’agression des autres contre lui-même. – Enfants à problèmes : ils sont généralement agités, confrontés à une insécurité perpétuelle et à l’angoisse. La mère entretient avec eux des échanges qui ne leur laissent pas un espace personnel, et leur interdit un accès à une identité propre. Cet état peut avoir été causé par une dépression de la mère ou du père avant ou après la naissance de l’enfant, ce qui signifie que celui-ci n’a pas reçu toute la tendresse, toute l’attention dont il a besoin. – Enfants qui se portent bien. une autre question que s’est posée l’auteur porte sur la santé mentale. Celle-ci dépend-elle du niveau d’exposition au stress (fréquence des bombardements, membre de la famille blessé ou kidnappé, obus dans la maison ou dans le quartier…) ? La réponse est négative. Mme Gannagé a constaté que les enfants à problèmes appartiennent le plus souvent à des classes défavorisées, alors que les enfants qui se portent bien appartiennent à des classes plus aisées, ayant été mieux protégés pendant la guerre. Enfin, le critère le plus important retenu par l’auteur est en relation avec les parents : ceux qui ont su maîtriser leur angoisse face au stress et qui ont pu discuter des épisodes de la guerre avec les enfants ont été capables de les protéger. Les parents des enfants perturbés, dit l’auteur, tiennent un discours confus et ne se maîtrisent pas face au stress. Mme Gannagé a cité, au cours de son intervention, des cas cliniques qu’elle a traités et qui illustrent bien les perturbations causées chez certains par de durs épisodes vécus pendant la guerre. L’ouvrage contient aussi des cas cliniques, ainsi qu’une partie théorique.
La profondeur de l’impact d’une longue guerre sur le psychisme des enfants et leurs parents n’a pas toujours été prise en compte. Une étude, à l’origine une thèse de doctorat rédigée par Myrna Gannagé vient d’être publiée sur le sujet, intitulée: «L’enfant, les parents et la guerre». L’auteur a présenté son ouvrage au cours d’une conférence donnée...