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Actualités - CHRONOLOGIE

Partenariat - Douanes, libre circulation Liban-UE : négociation difficile (photo)

Le refus du Liban de supprimer les barrières douanières et d’autoriser la libre circulation des individus sont les principales raisons qui retardent la conclusion d’un accord de partenariat entre Beyrouth et l’Union européenne (UE). Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a exposé le point de vue libanais à son homologue autrichien, M. Wolfgang Schuessel, dont le pays préside actuellement l’UE. M. Schuessel a de son côté informé le chef de la diplomatie de la volonté du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de reprendre les négociations de paix avec le Liban et la Syrie. M. Schuessel a effectué samedi une courte visite à Beyrouth au cours de laquelle il a eu des entretiens avec M. Boueiz. Un rendez-vous prévu avec M. Rafic Hariri a été annulé par le cabinet du chef du gouvernement M. Schuessel étant arrivé à Beyrouth avec deux heures de retard, bouleversant ainsi le programme préétabli. Le chef de la diplomatie autrichienne est arrivée à l’AIB à bord d’un vol spécial en provenance de Damas. Il a été accueilli par le responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères, l’ambassadeur Ramez Dimachkié. M. Schuessel s’est d’abord entretenu avec M. Boueiz en présence de l’envoyé spécial européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos, puis les deux délégations ont tenu une réunion élargie. Selon des sources diplomatiques, le ministre autrichien a informé M. Boueiz que M. Netanyahu lui a fait part de la volonté d’Israël de reprendre les négociations de paix suspendues depuis plus de deux ans avec le Liban et la Syrie. Mais aucune date n’a été fixée pour la reprise des pourparlers parce que l’État hébreu «est actuellement occupé à mettre en œuvre l’accord signé avec les Palestiniens». M. Schuessel a précisé que le Premier ministre israélien estime que les négociations sur les volets libanais et syrien «sont beaucoup plus faciles que celles qui ont eu lieu avec les Palestiniens». Lors de la réunion avec M. Boueiz, le ministre autrichien a qualifié de «très importants» les entretiens qu’il a eus à Damas avec le président Hafez el-Assad. «La discussion avec le chef de l’État syrien a porté sur tous les détails du processus de paix, depuis la conférence de Madrid, ont indiqué les mêmes sources. M. Assad a mis l’accent sur le rôle négatif et les tergiversations des Israéliens qui ont bloqué le processus». M. Boueiz a quant à lui vivement critiqué l’accord de Wye Plantation, «qui ne fait nulle part mention du problème des réfugiés palestiniens du Liban (au nombre d’environ 380 000) et qui comporte tellement de concessions dans le domaine de la sécurité que les Israéliens peuvent à tout moment le torpiller». Le partenariat euro-méditerranéen Les sources précitées ont déclaré que M. Boueiz s’est longuement attardé sur la position libanaise au sujet du projet de partenariat euro-méditerranéen. La conclusion d’un accord en ce sens entre Beyrouth et l’UE se heurte au refus du gouvernement de supprimer les taxes douanières, parce qu’il risque de perdre une source principale de revenus pour le Trésor. Le Liban est aussi opposé au principe de la libre circulation des personnes, de crainte que des réfugiés palestiniens et des immigrés d’autres nationalités (kurdes par exemple) ne viennent s’installer dans le pays, portant ainsi atteinte au délicat équilibre démographique. «Cela équivaut à implanter les Palestiniens au Liban», a déclaré M. Boueiz à son interlocuteur. Lors d’une conférence de presse conjointe, le chef de la diplomatie a indiqué que le gouvernement libanais n’est pas disposé à remplacer le manque à gagner résultant d’une éventuelle suppression des taxes douanières par une augmentation des impôts indirects. M. Boueiz a ajouté que le Liban est disposé à rapatrier les immigrants libanais et palestiniens titulaires de titres de voyage délivrés par les autorités libanaises à condition que l’authenticité de leurs papiers d’identité soit vérifiée. Il a par ailleurs indiqué que des réunions doivent avoir lieu prochainement à Bruxelles pour discuter de points relatifs à l’agriculture et à la sécurité. «Nous espérons que ces réunions permettront de réaliser des progrès», a-t-il dit. M. Schuessel a pour sa part indiqué que «l’accord de Wye Plantation ne constitue pas une solution. Il s’agit d’un premier pas. Il faut surveiller de près son application et les échéances doivent être contraignantes pour tout le monde», a-t-il dit, précisant que «l’UE est prête à soutenir le processus de paix. Une paix qui doit être globale, juste et durable». Concernant l’accord de partenariat, M. Schuessel a dit : «Nous devons accélérer les négociations. Je pense qu’il est nécessaire de faire preuve de flexibilité et de compréhension quant au caractère spécifique du Liban». M. Boueiz a ensuite offert un dîner en l’honneur de son hôte et des membres de la délégation qui l’accompagne.
Le refus du Liban de supprimer les barrières douanières et d’autoriser la libre circulation des individus sont les principales raisons qui retardent la conclusion d’un accord de partenariat entre Beyrouth et l’Union européenne (UE). Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a exposé le point de vue libanais à son homologue autrichien, M. Wolfgang Schuessel,...