Des milliers de fidèles venus du monde entier ont commencé à défiler dimanche dans la cathédrale de Turin (nord de l’Italie) pour se recueillir dans la ferveur et l’émotion devant le «saint suaire» qui, selon la tradition, a enveloppé le corps du Christ. Un groupe de 200 Français venus de Lyon, suivi par un groupe de fidèles suisses, ont été les premiers pèlerins à fouler le sol de la cathédrale pour aller se recueillir devant le saint suaire, exposé dans un reliquaire de cristal blindé dans le cœur de la cathédrale. Les Italiens, laïcs et religieux, provenant notamment du nord de l’Italie, étaient également au rendez-vous, se rendant souvent en groupes, guidés par des prêtres, jusqu’à la cathédrale. Un groupe catholique de Milan (nord) avait même décidé de rejoindre à pied Turin, distante d’environ 100 km. Le linceul, exposé jusqu’au 14 juin, doit être vu par plus de 2 millions de fidèles. Le pape Jean-Paul II viendra lui-même le 24 mai. Mauro Maffione, un des volontaires italiens qui aidaient à la circulation des fidèles le long du parcours jusqu’au saint suaire, expliquait avoir déjà vu trois fois l’étoffe sacrée. «C’est toujours aussi émouvant», assurait-il. «Au premier regard, il n’est pas facile de distinguer sur le suaire les traces des blessures de l’homme crucifié, mais une fois qu’on les voit, c’est la mort de Jésus qu’on découvre», a-t-il dit. Les fidèles ont trois minutes pour se recueillir devant le suaire. Quatre Mexicaines avaient traversé l’Atlantique pour rendre hommage au suaire. L’une d’entre elles, Cristina Valdes, a assuré qu’il y a onze ans ses prières adressées au saint suaire avaient sauvé sa sœur atteinte d’un cancer. Des Américains de Chicago sont entrés en pleurant pour demander le salut d’un parent malade. Samedi, un premier groupe de fidèles «privilégiés», composés notamment des autorités locales et des représentants de la famille royale italienne des Savoie, propriétaire de la relique pendant cinq siècles, avaient approché le suaire. Un millier de personnes avaient par ailleurs assisté à la messe célébrée pour l’occasion dans l’après-midi par le cardinal Giovanni Saldarini, archevêque de Turin. Pour atteindre le suaire, les fidèles suivent un parcours d’environ 600 mètres traversant les jardins du Palais royal avant d’être conduits à une salle aménagée à l’intérieur de la cathédrale. Une courte vidéo, intitulée «Tous les gens voient ton salut», explique en cinq langues les particularités de l’étoffe sacrée. L’entrée dans l’enceinte, ornée de tentures violettes, la couleur de la semaine sainte, où paraît le linceul illuminé d’un rayon de lumière, est accompagnée de musique sacrée. 50 gardiens veillent sur la relique 24 heures sur 24 et un millier de membres de forces de l’ordre ont été mobilisés pour assurer la sécurité. «L’Eglise pense que le suaire n’est pas une relique mais une icône qui représente la passion du Christ», avait rappelé samedi le cardinal Saldarini. Des examens de datation au carbone 14, faits à la demande de l’Eglise sur certains fragments du saint suaire, ont montré qu’ils remontaient en fait au Moyen-Age. «L’Eglise ne se pose pas le problème de son authenticité? Cela, elle le laisse à la science», avait souligné le cardinal. «La vénération du suaire continuera, que l’Eglise dise ou non qu’il est faux», avait-il ajouté. (AFP)
Des milliers de fidèles venus du monde entier ont commencé à défiler dimanche dans la cathédrale de Turin (nord de l’Italie) pour se recueillir dans la ferveur et l’émotion devant le «saint suaire» qui, selon la tradition, a enveloppé le corps du Christ. Un groupe de 200 Français venus de Lyon, suivi par un groupe de fidèles suisses, ont été les premiers pèlerins à fouler le sol de la cathédrale pour aller se recueillir devant le saint suaire, exposé dans un reliquaire de cristal blindé dans le cœur de la cathédrale. Les Italiens, laïcs et religieux, provenant notamment du nord de l’Italie, étaient également au rendez-vous, se rendant souvent en groupes, guidés par des prêtres, jusqu’à la cathédrale. Un groupe catholique de Milan (nord) avait même décidé de rejoindre à pied Turin, distante...