Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le secrétaire US à la défense a rencontré en Israël Netanyahu et Mordehaï Cohen : Beyrouth et Damas devraient répondre positivement à la proposition israélienne (photo)

Le Liban entame aujourd’hui, en étroite coordination avec Damas, une offensive politico-diplomatique de vaste envergure afin de faire face à l’initiative israélienne portant sur un retrait conditionnel du Sud et de la Békaa-Ouest. Le premier ministre Rafic Hariri prendra l’avion ce matin même pour le Caire où il examinera ce dossier avec le président Hosni Moubarak et les hauts responsables égyptiens. Dans le même temps, le chef de la diplomatie Farès Boueiz s’entretiendra au palais Bustros avec les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité à qui il exposera le point de vue du gouvernement sur ce plan A la veille de son départ pour le Caire, M. Hariri a été reçu hier soir par le président Elias Hraoui avec qui il a passé en revue l’ordre du jour des entretiens prévus avec les dirigeants égyptiens. Auparavant dans la journée, le chef de l’Etat avait conféré à ce propos avec l’ambassadeur d’Egypte à Beyrouth, M. Adel Abdel-Moneim el-Khodary. Parallèlement aux contacts qui seront entrepris aujourd’hui par MM. Hariri et Boueiz, des démarches similaires auront lieu sous peu, au plus haut niveau, dans plus d’une capitale étrangère. Le premier ministre doit effectuer, notamment, une tournée dans plusieurs pays occidentaux ainsi qu’une série de visites — en compagnie de M. Boueiz — dans divers pays arabes et certains pays non alignés. De son côté, le chef de la diplomatie s’apprête à adresser à ses homologues occidentaux et arabes, ainsi qu’au secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, des messages écrits exposant la position du pouvoir au sujet de la proposition israélienne de retrait conditionnel du Sud. En plus de cette contre-offensive officielle, le gouvernement pourrait également compter, dans une certaine mesure, sur le soutien moral des nombreux députés et sénateurs étrangers d’origine libanaise qui viennent de tenir un congrès à Beyrouth et qui ont pu, à cette occasion, prendre connaissance de l’argumentation à laquelle ont recours les dirigeants pour expliquer leur rejet de l’initiative israélienne (LIRE EN PAGE 4). En tout état de cause, la tâche du pouvoir libanais sur ce plan ne paraît pas aisée. Aussi bien le secrétaire général de l’ONU que le département d’Etat, ou même le Quai d’Orsay, ont en effet vivement conseillé au gouvernement de prendre au sérieux la proposition de l’Etat hébreu et d’agir en conséquence. Washington est revenu à la charge hier à ce sujet par la bouche du secrétaire à la Défense William Cohen, actuellement en visite en Israël où il a conféré dans la journée avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï. Dans une déclaration faite à l’issue de son entretien avec son homologue israélien, M. Cohen a souligné que le Liban et la Syrie devraient accepter la proposition israélienne. «Il s’agit d’une importante initiative qui devrait être sérieusement prise en compte par la Syrie» et à laquelle Damas et Beyrouth «devraient répondre positivement», a notamment déclaré M. Cohen. Le point de vue exprimé par le secrétaire américain à la Défense est cependant battu en brèche par les autorités syriennes. Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a réaffirmé hier à Damas le refus par la Syrie de la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban. M. Chareh a été jusqu’à établir, d’une manière explicite, un lien entre la fin de l’occupation du Golan et le retrait des troupes de l’Etat hébreu du Liban-Sud. «Nous refusons ce prétendu retrait qui reviendrait à une défaite du Liban alors que la résistance (libanaise) a vaincu Israël», a affirmé M. Chareh lors d’une conférence à l’université de Damas. Selon le chef de la diplomatie syrienne, la proposition israélienne vise à «subjuguer le Liban en lui imposant des conditions dangereuses». «Si (Benjamin) Netanyahu veut préserver la sécurité d’Israël, a déclaré le ministre syrien, il doit se retirer totalement du Golan et du Liban-Sud». Même son de cloche, côté libanais. M. Hariri a en effet souligné une nouvelle fois, dans une interview à un journal italien, que l’initiative israélienne est peu crédible dans la mesure où elle est liée à des conditions préalables. «Si Israël désire appliquer la 425, a déclaré le chef du gouvernement, une telle application ne nécessite aucune condition (...). L’Etat hébreu cherche à nous faire payer le prix de sa reconnaissance de la résolution, comme il nous a fait payer le prix de l’occupation. En réalité, il serait plus juste de réclamer à Israël des dédommagements du fait des destructions qu’il a provoquées au Sud». C’est sans doute cette argumentation que M. Hariri fera valoir aujourd’hui au Caire lors de ses entretiens avec les dirigeants égyptiens. D’entrée de jeu, le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa a souligné hier que la position du Caire concernant l’initiative israélienne «est définie en coordination étroite avec les gouvernements libanais et syrien».
Le Liban entame aujourd’hui, en étroite coordination avec Damas, une offensive politico-diplomatique de vaste envergure afin de faire face à l’initiative israélienne portant sur un retrait conditionnel du Sud et de la Békaa-Ouest. Le premier ministre Rafic Hariri prendra l’avion ce matin même pour le Caire où il examinera ce dossier avec le président Hosni Moubarak et les...