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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Algérie accuse Amnesty d'être politique et partisane

L’Algérie a contre-attaqué en accusant Amnesty International et d’autres défenseurs des droits de l’homme d’être devenues des organisations politiques au service des pays du Nord contre ceux du Sud. Amnesty, la Fédération internationale des droits de l’homme, Reporters sans frontières et Human Rights Watch avaient demandé à la Commission des droits de l’homme réunie à Genève d’agir d’urgence pour mettre fin à la violence et à l’impunité en Algérie. Les ONG avaient pressé les 53 Etats membres de nommer un rapporteur spécial pour procéder à une enquête internationale sur les massacres de civils, les tortures, les viols et les disparitions dans un conflit qui aurait fait 80.000 morts en six ans. La Commission n’a pas encore pris de décision sur l’Algérie alors qu’elle se sépare la semaine prochaine, après six semaines de débats. «Ces ONG ont choisi leur camp. C’est une déviation très grave de l’humanitaire vers le politique. Les droits de l’homme sont devenus un nouveau front de l’ordre mondial contre les pays du tiers- monde», a déclaré un membre de la délégation algérienne, Mme Leila Aslaoui, sénateur indépendante et rapporteur de la Commission des affaires étrangères du Sénat. Le chef de la délégation algérienne, l’ambassadeur Mohamed-Salah Dembri, a réitéré que l’Algérie s’opposait à la nomination d’un rapporteur spécial sur l’Algérie ou à la visite à ce stade des rapporteurs sur les exécutions sommaires ou la torture. «Pour l’instant, nous coopérons» avec l’ONU, a-t-il dit, citant notamment un rapport sur la situation en Algérie qui doit être discuté en juillet dans le cadre du pacte international sur les droits civils et politiques. Des initiatives pour une surveillance des droits de l’homme pourraient être alors envisagées selon les recommandations du comité chargé de veiller à l’application du pacte, a-t-il dit. «Si le besoin se faisait sentir chez nous pour faire appel à des visites d’experts, nous le ferons. Mais nous ne voulons pas qu’on nous impose quoi que ce soit sous la contrainte», a-t-il dit. Il a réaffirmé qu’Alger était opposé à une résolution sur l’Algérie et même à une déclaration du président de la Commission, une formule consensuelle qui pourrait paraître plus acceptable. Lors d’une conférence de presse commune, le délégué algérien et quatre sénateurs et députés gouvernementaux et d’opposition ont fait bloc contre les attaques des organisations de défense des droits de l’homme. Manque d’objectivité Amnesty et les autres ONG ont été accusées de manque d’objectivité et de faire le jeu des terroristes islamistes en concentrant leurs attaques sur l’Etat algérien. «Derrière, je pense qu’il y a des intérêts politiques. L’Algérie a été porteuse d’idées dans le cadre du mouvement des non alignés. Il faut affaiblir cette zone Sud pour pouvoir mieux en exploiter les richesses», a dit le sénateur indépendant Smaïl Hamdani. La député de l’opposition Khalida Messaoudi a reconnu qu’il y avait des violations des droits de l’homme de la part de l’Etat algérien mais qu’elles ne devaient pas occulter les atrocités des groupes armés. Le problème, a-t-elle dit, est que les traités et mécanismes internationaux n’ont pas prévu les violations des droits de l’homme commises par des groupes non étatiques. Les thèses de l’Algérie recueillent la sympathie d’une majorité d’Etats à la Commission des droits de l’homme, selon des diplomates. Même si les Européens ou les Américains décidaient in extremis de déposer un projet de résolution, il serait repoussé, disent-ils. (AFP)
L’Algérie a contre-attaqué en accusant Amnesty International et d’autres défenseurs des droits de l’homme d’être devenues des organisations politiques au service des pays du Nord contre ceux du Sud. Amnesty, la Fédération internationale des droits de l’homme, Reporters sans frontières et Human Rights Watch avaient demandé à la Commission des droits de l’homme...