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Actualités - ANALYSE

Présidentielle : une première sélection d'électeurs, ou plutôt de grands électeurs ..

Le conflit sur le mariage civil ayant provoqué un nouveau divorce du ménage à trois, les dirigeants ont encore une fois sollicité l’arbitrage syrien. «Résultat des courses, note avec amertume un opposant, nos présidents ont tout remis aux mains de M. Assad, les présidentielles mais aussi la décision à prendre ou l’action à entreprendre par rapport aux propositions israéliennes concernant le Liban-Sud. Le chef de l’Etat syrien a donc carte blanche pour trancher aussi bien dans les affaires intérieures de ce pays que dans ses affaires extérieures. Une démission totale de notre pouvoir dont on se demande ce qu’il reste faire, et ce qu’il lui reste à faire…». Cette personnalité constate ensuite que «la question de l’élection présidentielle, vue sous l’angle de la présence militaire syrienne, entre comme à chaque fois dans une zone de turbulences localo-régionalo-internationales qui doivent déterminer l’identité du principal grand électeur dans cette échéance. On sait en effet que, traditionnellement, les Etats-Unis et la Syrie se partagent ce rôle en alternance: tantôt c’est Washington qui choisit, avec droit de regard et de veto pour Damas, tantôt c’est l’inverse. Tout aussi traditionnellement on tient compte également, dans la mesure du possible, de l’avis de la France, du Vatican, de Bkerké et des pôles d’influence locaux, dirigeants en tête. Mais encore faut-il pour que tout se déroule sans heurt, que les relations syro-américaines soient au beau fixe, ce qui n’est pas tout à fait le cas aujourd’hui. Grosso modo, en effet, Damas, tout en soutenant les efforts des Américains pour la reprise du processus de paix, trouve que ces derniers ne se montrent pas assez fermes avec Netanyahu ni assez impartiaux. On n’en est quand même pas au bras de fer et il y a de très bonnes chances, sauf développements négatifs sur le plan régional, pour que les deux parties s’entendent sans problème sur la configuration du prochain chef de l’Etat libanais». «De plus, sur le fond, reconnaît cet opposant, les Américains sont les premiers à reconnaître le rôle primordial de la Syrie au Liban et à vouloir lui laisser la carte libanaise. Ils ont pris cette option dans les années soixante-dix pour contrer la présence palestinienne au Liban. C’est sur base de cette entente qu’Elias Sarkis avait été élu et ce sont les Américains eux-mêmes qui lui avaient posé comme condition d’accepter la présence des troupes syriennes sous le drapeau d’une «force de frappe arabe» qui a fini par ne plus compter que le contingent syrien. Le scrutin avait eu lieu à la Villa Mansour malgré les bombardements palestiniens visant à empêcher la séance de se tenir. Et quand Raymond Eddé avait appris que le quorum avait quand même été atteint, il s’était exclamé : «Assad a gagné»… «Bien des années plus tard, poursuit cette source, les Américains et les Syriens se sont retrouvés sur la même longueur d’onde pour imposer Mikhaïl Daher; mais par un sursaut qu’il ne cesse de payer très cher, l’Est politique a très exceptionnellement réussi à contrer ce plan. En tout cas, l’entente syro-américaine s’est maintenue à travers la guerre du Golfe livrée à Saddam et Michel Aoun n’a pas tardé à en faire les frais, malgré l’aide française. A l’époque, Taëf s’était en quelque sorte inscrit dans le cadre d’une planification générale qui a donné lieu à la conférence de Madrid et engendré un processus de paix qu’on pensait pouvoir mener à bien en deux ou trois ans. Mais les choses ont traîné et aujourd’hui le processus se trouve sinon bloqué du moins à la croisée des chemins: soit les Américains réussissent à le faire redémarrer, avec le concours des Européens, soit Netanyahu le fait capoter pour de bon. C’est cette alternative qui conditionne avant tout la présidentielle chez nous. Et si aucun de ses termes ne s’est dégagé d’ici septembre-octobre, date de l’élection (ce qui serait quand même étonnant car les U.S.A. font le forcing), il est probable qu’on se rabattra sur une solution neutre. Ou bien on laissera M. Hraoui encore en place ou bien on désignera un président incolore et insipide. Dans le cas, très dangereux sur tous les plans, où le processus de paix ferait définitivement fiasco, il est possible que les relations se détériorent entre les grands électeurs, que chacun d’eux ait alors son candidat et que Washington tente de remettre en question la présence militaire de la Syrie au Liban, comme James Baker et le Congrès avaient essayé de le faire en 92 puis en 93. Mais si le déblocage du processus devait se produire, alors ce serait probablement la lune de miel entre les deux et le nouveau président libanais serait le fruit d’un consensus quasi euphorique. Surtout si Israël se retire du Sud», conclut cette personnalité.
Le conflit sur le mariage civil ayant provoqué un nouveau divorce du ménage à trois, les dirigeants ont encore une fois sollicité l’arbitrage syrien. «Résultat des courses, note avec amertume un opposant, nos présidents ont tout remis aux mains de M. Assad, les présidentielles mais aussi la décision à prendre ou l’action à entreprendre par rapport aux propositions...