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Actualités - REPORTAGE

Archéologie - Nouvelles découvertes dans le centre-ville Fresques hellénistiques et murs perses ... (Photo)

Les découvertes archéologiques se succèdent sur le chantier de la Coopérative de Presse au centre-ville. Après la fresque hellénistique dégagée la semaine dernière, des murs perses ont été mis au jour au cours des dernières quarante-huit heures, continuant ainsi à tracer l’histoire antique du site. La première période d’habitation, l ’époque perse, s’est manifestée hier sous les pioches des archéologues. Le Dr Layla Badr, directeur scientifique du chantier, ne cache pas sa profonde satisfaction à la suite de cette découverte : «Les murs perses et leurs fondations ont été dégagés lors des deux sondages effectués sur le chantier». Les fresques hellénistiques ne courent pas les rues au Liban. La semaine dernière une peinture murale qui s’étend sur un mur en forme de L de 2 m et sur une hauteur de 60 cm a été découverte. «Cette série de panneaux de couleurs jaune et verte séparées par des bandes rouges a été datée du Ier et IIe siècle av. J-C grâce à une lampe trouvée dans le secteur. Mais sa grande particularité et son caractère rare résident dans le faite que le sol de la pièce est enduit et peint en rouge», explique le Dr Layla Badr. Pour voir d’autres peintures murales hellénistiques à Beyrouth il faut traverser la rue Weygand, séparant les deux chantiers, pour admirer les motifs décoratifs architecturaux trouvés en morceaux sur le site de l’Institut français d’archéologie au Proche-Orient (Ifapo). Une partie de cette décoration est restituée et exposée à l’Ima. «Ces peintures murales ornaient les murs des maisons de Beyrouth à cette époque. Pour les dater, on peut les comparer à celles trouvées à Délos en Grèce», explique Catherine Auber, directeur scientifique du chantier de l’Ifapo au centre-ville de Beyrouth. Les romains non retrouvés «Cette peinture est le seul témoin visible de l’habitation de ce site à l’époque hellénistique, les autres vestiges sont des murs de fondation en marne, pierre calcaire tendre retirée de la roche mère du sol», affirme Mme Panayot-Haroun, chef de chantier. Les objets relatifs à cette époque sont nombreux : des figurines, des lampes et une magnifique tête de philosophe grec retrouvées sur le radier d’un sol byzantin. Cette sculpture de 30 cm servait de moellon. Elle a été piétinée face au sol, pendant des siècles... Trois siècles manquent sur ce chantier, le IIe, IIIe et IVe siècles. Mme Auber explique ce «saut historique» par une non habitation du terrain à cette période. «Les céramiques retrouvées sur le site y ont été ramenées par la pluie». Mme Panayot-Haroun tire une autre conclusion : «Les sites ont été complètement rasés par les occupants successifs. Ils ont enlevé tous les vestiges et ont construit sur les restes hellénistiques». Deux niveaux byzantins Au début des fouilles, en avril, un grand ensemble architectural a été mis au jour. Les douze mosaïques de pavement ont permis sa datation, (Ve et VIe siècles). «Mais même ces mosaïques byzantines aux motifs géométriques rappelant la forme de la croix ne nous permettent pas de tirer des conclusions sur la fonction de ce grand bâtiment. Il n’a pas été entièrement dégagé. Sa continuité se déroule sous les pavés et le parking de Solidere», précise Nadine Panayot-Haroun. Le deuxième niveau byzantin illustre un grand ensemble industriel. «Des canalisations, des rues, des moulins à grains et des pièces à double four ou tannours laissent planer le doute sur leur utilisation». «Aucun matériel industriel ne figure sur le site et ils sont trop beaux pour servir à la cuisson du pain», déclare Dr Badr. Les tannours découverts à Beyrouth sont uniques. Cette forme non retrouvé ailleurs est définie par les tuyaux pour ventilation. Une dizaine de tannours de cette forme ont été découverts sur ce site. Les propriétaires du terrain et la direction générale des Antiquités discutent actuellement d’un grand projet de conservation des vestiges. Et la création d’un musée dans l’immeuble serait même envisagée.
Les découvertes archéologiques se succèdent sur le chantier de la Coopérative de Presse au centre-ville. Après la fresque hellénistique dégagée la semaine dernière, des murs perses ont été mis au jour au cours des dernières quarante-huit heures, continuant ainsi à tracer l’histoire antique du site. La première période d’habitation, l ’époque perse, s’est...