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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Le ministre rejette sur le CDR la responsabilité du retard dans l'exécution du Plan d'urgence Chehayeb promet : plus d'odeurs pestilentielles ... dans quinze semaines (photo)

Le problème des odeurs pestilentielles dont souffrent les habitants de la capitale aurait été partiellement et temporairement réglé. Le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, qui a été la cible de critiques virulentes à ce sujet, a expliqué, dans une mise au point faite hier, que «notre plan d’urgence est très bon, mais son exécution — elle n’est pas de notre ressort — a souffert de retards». «Dorénavant, c’est le Conseil des ministres qui va délimiter les responsabilités», a-t-il ajouté. Le plan d’urgence avait été préparé en novembre 1997. Il visait à régler le problème des déchets dans les différents sites et dépotoirs dont plusieurs ont été désinfectés. «Le problème de puanteur est vieux de plusieurs mois, a précisé M. Chehayeb dans une conférence de presse au ministère. Il provient à 70% de l’usine de compostage de la Quarantaine, et à 30% d’autres sites: le gaz méthane dégagé par le dépotoir de Bourj Hammoud, les quatre grands égouts de la région ouverts pour cause de travaux, les résidus des abattoirs qui sont jetés de façon malsaine et les tanneries. Ces derniers éléments sont plus difficiles à maîtriser». 1.700 tonnes de déchets par jour Et de poursuivre: «Notre plan d’urgence qui a été examiné par des experts était un très bon plan, et il a d’ailleurs fait ses preuves dans des sites comme Amroussieh (incinérateur), la Quarantaine (le site pas l’usine) et plusieurs dépotoirs. Ce plan a été proposé pour compenser la fermeture du dépotoir de Bourj Hammoud. Il aide à absorber les 1700 tonnes de déchets par jour produites par la capitale. Sans ces mesures, le problème aurait été plus grave». M. Chehayeb a rappelé que «le ministère de l’Environnement a une fonction de planification, d’étude et de contrôle, et c’est le CDR qui s’occupe de la réalisation et de l’adjudication des travaux». «Or nous sommes continuellement en train de rappeler au CDR de prendre les mesures nécessaires pour appliquer le plan et résoudre le problème, a-t-il dit. Nous lui avons adressé pas moins de 14 lettres à ce sujet». Que s’est-il passé lors de la réunion avec le chef du gouvernement Rafic Hariri? «Nous avons pris la décision d’installer un système de biofiltre dans l’usine de compostage, ce qui prendra 15 semaines. Le retard dans la prise des décisions est dû au temps consacré aux études. J’ai cependant fait remarquer au premier ministre que la vie des gens est plus précieuse que l’argent, et que ce projet devait être exécuté». Trois solutions Finalement, le ministère a adopté trois solutions pour se débarrasser du problème à plus ou moins longue échéance: 1. Charger une entreprise française d’installer momentanément un système de traitement chimique à l’usine de compostage, qui devrait réduire les odeurs de 50% en quelques jours. 2. Réduire les matières organiques (par le recyclage par exemple). 3. Installer un système de biofiltre en 15 semaines. Pour les autres sources d’odeurs dans la capitale (qui sont responsables de 30% des effluves pestilentielles), le ministère a présenté des suggestions concernant le coût des différentes opérations nécessaires pour trouver des solutions aux tonnes de déchets qui résultent des abattoirs, et aux égouts dont les compagnies spécialisées devraient s’occuper. A une question sur le retard dans l’installation du biofiltre, M. Chehayeb a répondu que «cette lenteur est due aux études qui ont été entreprises pour déterminer le meilleur système à installer, et la responsabilité du retard retombe sur le ministère autant que sur le CDR». Commentant les propos du député, Jamil Chammas, qui lui a demandé de démissionner au cas où une solution tardait à être mise en œuvre, M. Chehayeb a déclaré qu’«il est étonnant que M. Chammas se soit rappelé le problème si tardivement, alors que les habitants en souffrent depuis longtemps déjà. Mais la démission est hors de question parce que je la considère comme une fuite, et je suis très soucieux d’assumer mes responsabilités jusqu’au bout». Des journalistes ont soulevé le problème d’odeurs insupportables à Bir Hassan et à Nahmé. Les réponses de M. Chehayeb étaient assez évasives sur ce plan bien qu’il ait démenti que le problème persiste encore à Nahmé. Il a cependant promis de se renseigner sur ces questions. Eclaircissements sur les systèmes de filtrage Par ailleurs, un expert du ministère, M. Naji Kodeih, nous a fourni des informations supplémentaires sur les systèmes envisagés pour lutter contre les odeurs suscitées par l’usine de compostage: «Il faut savoir tout d’abord que le compostage est un procédé de dégradation de la matière organique, et qu’il en résulte des gaz qui sont la cause des mauvaises odeurs. Pour se débarrasser de ces gaz, il faut les capter et les détruire». M. Kodeih a expliqué qu’il y a trois opérations qui peuvent permettre de détruire les gaz: 1. Un traitement physique: il s’agit d’un captage physique des gaz par l’intermédiaire d’un absorbant solide, une matière donnée qui résorberait les gaz avant qu’ils ne se répandent dans l’air en dehors de l’usine. 2. Un traitement chimique: il s’agit d’une destruction des gaz par l’introduction de substances chimiques qui réagissent sur les gaz en les neutralisant et en changeant leur nature. Le gaz est introduit dans un appareil appelé «scrabber», où il est mélangé à des substances chimiques dégageant de bonnes odeurs qui le désintègrent. Les mauvaises odeurs sont alors éliminées et le gaz est propre quand il ressort. C’est un procédé pareil qui est actuellement utilisé par la compagnie française à la Quarantaine, et qui vise à réduire les effluves de 50% en quelques jours. 3. Un traitement biologique: dans ce procédé, on utilise des microbes qui digèrent les gaz odorants et qui changent leur nature avant qu’ils ne se répandent à l’extérieur de l’usine. C’est ce procédé de biofiltre qui est le plus sûr des trois puisque son efficacité est de 95% environ. Il devrait être installé dans 15 semaines à la Quarantaine où il constituerait une solution durable. Chammas: Les camions de Sukleen à Aley Par ailleurs, M. Jamil Chammas, député de Beyrouth, a réitéré ses accusations contre le ministre de l’Environnement qui, selon lui, a manqué à ses promesses. Dans une conférence de presse, M. Chammas a menacé d’ «envoyer les camions de Sukleen à Aley (la région électorale de M. Chehayeb) si une solution radicale et rapide n’est pas adoptée dans la région de la Quarantaine».
Le problème des odeurs pestilentielles dont souffrent les habitants de la capitale aurait été partiellement et temporairement réglé. Le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, qui a été la cible de critiques virulentes à ce sujet, a expliqué, dans une mise au point faite hier, que «notre plan d’urgence est très bon, mais son exécution — elle n’est pas de...