Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Lattaquié : un arrangement sans doite, mais peut-être pas une solution ...

Les retrouvailles de Lattaquié n’y changent pas grand-chose au fond: «La situation politique n’est pas débloquée», observe un opposant radical, «car ce que l’on a résolu c’est de ne rien résoudre, de tout laisser en plan, donc de consacrer stagnation et marasme, ce qui ne peut qu’avoir des retombées négatives dans le domaine socio-économique». Pour cette personnalité, «s’il est devenu impossible de parvenir à des solutions raisonnables, c’est parce qu’au fil des ans les relations entre les dirigeants ont pris un tour personnel, voire passionnel. Il suffit que l’un dise blanc pour que l’autre dise noir et le pays se retrouve dans le gris. Aujourd’hui, comme dans la cour de récréation, on crie «stop». Les joueurs, mais aussi toute la situation qu’ils ont créée, se fixent dans la même position. Or celle-ci est loin d’être confortable, étant marquée par des abus commis de tous côtés, les protagonistes n’ayant jamais hésité à fouler la loi aux pieds quand cela leur convenait, le plus souvent pour bisquer le rival. Tous les coups ayant été permis, le corps politique se retrouve couvert de bleus, désarticulé même, et c’est le moment que l’on choisit pour affirmer qu’il ne faut pas y toucher. Un non-traitement est de toute évidence un remède négatif». «Négatif aussi, estime cette source, le recours à un arbitre extérieur qui ne peut donner raison ni à l’un ni à l’autre. Normalement le linge sale devrait se laver en famille. En se comportant comme ils le font, nos dirigeants tendent à prouver que ce pays n’est pas viable politiquement, car le pouvoir dont il s’est doté se refuse à accéder à la majorité totale et réclame lui-même de rester placé sous tutelle. Nos présidents ont été en effet jusqu’à supplier le chef de l’Etat syrien de traiter tout seul du dossier des présidentielles. Ce qui montre d’ailleurs, outre une certaine propension peu intelligente à la flagornerie, une méconnaissance totale, un mépris souverain des règles. En effet l’élection présidentielle ne regarde pas du tout les présidents pour qu’il puisse en faire cadeau à quiconque, mais le peuple via la Chambre de ses représentants. On sait bien que le grand électeur effectif c’est la Syrie, mais ce n’est certainement pas à l’Etat libanais nominalement indépendant d’officialiser ce fait. Pour tout dire, nous sommes dirigés par un trio qui n’a pas beaucoup le sens de la chose publique pour ne pas dire de la nation. Pour reprendre la métaphore scolaire, ce sont seulement les «rapporteurs» mal vus de leurs camarades qui se précipitent chez le censeur ou chez le préfet pour accuser celui-ci ou celui-là, comme nos présidents le font couramment en s’adressant aux autorités syriennes. Une séance d’échange de griefs chez le parrain, cela n’a rien de honteux pour eux. Ils en tirent même gloire et grand bien leur fasse: après tout chacun comprend sa dignité comme il le veut. Sauf qu’en ce qui les concerne, il y va aussi de la dignité nationale et c’est ce qui nous indigne…» Pour justifier la virulence de cette tirade, la même personnalité rappelle que, «lorsqu’il n’est pas satisfait, M. Berry interrompt ses visites hebdomadaires à Baabda puis pose des conditions pour les reprendre. M. Hariri de son côté choisit, quand il est fâché, de pantoufler à demeure en faisant la grève du zèle, en s’abstenant de convoquer le Conseil des ministres et il voyage tout le temps pour ses affaires, même quand la situation locale ne va pas bien et qu’on a besoin de lui. M. Hraoui pour sa part refuse de recevoir celui qu’il voit d’un mauvais œil et ignore les traditions ou le protocole, comme lorsqu’il a refusé dernièrement de désigner un représentant pour dire au revoir au patriarche Sfeir en partance pour Rome… Même au plus fort de sa dispute avec le patriarche Méouchy, le président Chamoun ne s’était pas livré à un geste aussi discourtois. Des agissements aussi personnalisés sont un coup direct à cet Etat des institutions que les dirigeants prétendent vouloir promouvoir. Ce sont les présidents eux-mêmes, par leurs comportements impulsifs, qui ont libéré les règles du jeu et ouvert la voie à des interférences abusives de la part de certains hommes de religion qui, tout en ayant un statut de fonctionnaires salariés par l’Etat, se permettent de se déchaîner contre ce dernier». Quoi qu’il en soit, la violence même des réactions de l’opposition montre que le sommet de Lattaquié, contrairement aux récentes rencontres syro-libanaises, apporte un coup d’arrêt sérieux à la «querellite» des présidents. Et c’est toujours cela de gagné…
Les retrouvailles de Lattaquié n’y changent pas grand-chose au fond: «La situation politique n’est pas débloquée», observe un opposant radical, «car ce que l’on a résolu c’est de ne rien résoudre, de tout laisser en plan, donc de consacrer stagnation et marasme, ce qui ne peut qu’avoir des retombées négatives dans le domaine socio-économique». Pour cette...