Saadé : les kataëb totalement étrangers aux incidents du 13 avril 75

«Les Kataëb ne sont aucunement responsables des événements du 13 avril 1975 auxquels n’a participé aucun élément du parti». C’est ce qu’a affirmé le président du parti Kataëb, M. Georges Saadé, dans une conférence de presse qu’il a tenue hier à l’occasion de la 23e commémoration du début de la guerre libanaise. M. Saadé a entamé sa déclaration en précisant que son objectif n’était «point de revenir au passé ou de s’en laver les mains». «Il s’agit seulement, a-t-il dit, de jeter la lumière sur des événements insuffisamment connus de l’opinion publique libanaise et particulièrement des jeunes d’aujourd’hui et de faire face à une campagne orchestrée depuis des années pour faire assumer au parti la responsabilité du début de la guerre». «Les incidents de Aïn el-Remmaneh n’ont pas été provoqués par les Kataëb qui n’ont pas non plus été à l’origine d’une quelconque provocation. Les Kataëb connaissaient alors la gravité de la situation et ils cherchaient à s’entendre avec le commandement palestinien autour de la création de comités conjoints qui œuvreraient en vue de juguler la crise qui pointait déjà à l’horizon», a poursuivi M. Saadé qui a affirmé que «ce qui s’est alors passé à Aïn el-Remmaneh visait à porter un coup au parti comme en a témoigné d’abord la déclaration faite par M. Yasser Arafat qui n’a pas attendu les résultats de l’enquête et qui a d’emblée accusé les Kataëb et, ensuite, le communiqué publié dans la nuit du 13 au 14 avril par les partis et forces nationales et progressistes». Après avoir ensuite retracé les principaux événements qui ont succédé à l’incident de Aïn el-Remmaneh pour démontrer que le parti Kataëb avait alors tout fait pour circonscrire les incidents et après avoir cité les déclarations ultérieures de responsables libanais — comme le ministre Mohsen Dalloul — et palestiniens — comme MM. Yasser Arafat et Khaled Hassan — qui avaient reconnu que les Kataëb n’étaient pas responsables des incidents du 13 avril, M. Saadé a insisté à nouveau sur le fait que «les Kataëb sont innocents des accusations qui leur sont imputées. Ils étaient en position de légitime défense et se sont battus pour sauvegarder la coexistence et le pacte national. Ils ont lutté de toutes leurs forces contre les tentatives de partition et d’implantation et ont payé du sang de leurs jeunes pour préserver les constantes nationales». Et de poursuivre: «Le sang des martyrs Kataëb n’a pas coulé en vain puisque la grande majorité des politiciens libanais — à quelque communauté qu’ils appartiennent — défend aujourd’hui les principes mêmes que le parti prônait avant même le début de la guerre». M. Saadé a encore affirmé que «les Kataëb connaissent aujourd’hui plus que tous les autres le sens de la paix civile. Ils œuvrent pour la consolider et sont prêts à consentir à tous les sacrifices pour asseoir les bases de la justice et de l’équilibre afin de préserver cette paix qui est ce que nous avons de plus cher au Liban». Le leader du parti Kataëb a conclu en invitant «tous les autres» à «abandonner ce refrain et tourner définitivement la page de la guerre car beaucoup d’échéances nous attendent que nous ne pourrons affronter que si nous nous unissons et nous coopérons ensemble». En réponse à une question, M. Saadé a ensuite demandé aux «responsables» et à «la justice» de «révéler à l’opinion publique les résultats des enquêtes qui ont succédé aux événements du 13 avril 75».