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Actualités - CHRONOLOGIE

Les réformateurs l'emportent face aux conservateurs Le maire de Téhéran libéré (photo)

Le camp des réformateurs iraniens a gagné: dans la bataille qui l’opposait au camp des conservateurs à propos de l’arrestation de l’une de ses figures les plus en vue, le maire de Téhéran Gholamhossein Karbastchi, il a marqué un point à la suite de la libération dans la journée d’hier de celui-ci. Les tenants de l’aile dure ont aussitôt réagi en faisant savoir que cette mesure avait été ordonnée par le Guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, sur requête, il est vrai, du président Mohammad Khatami. Depuis la mise en détention provisoire, le 4 avril pour corruption, de M. Karbastchi, les réformateurs n’ont ménagé aucun effort pour obtenir sa rapide remise en liberté, une perspective rejetée à plusieurs reprises par le pouvoir judiciaire, contrôlé par les conservateurs. Selon une source proche du maire, M. Karbastchi a toutefois été libéré sous caution et reste passible de comparaître devant un tribunal, ce qui laisse supposer que la bataille est loin d’être terminée. Le maire a fait en soirée une apparition publique, arrivant à son domicile dans une Mercedes rouge, applaudi par plusieurs centaines de ses partisans qui lui lançaient: «Karbastchi, tu es un héros!» et se pressaient pour tenter de prendre une photo de lui. La campagne en faveur de M. Karbastchi a été menée tambour battant par les personnalités modérées les plus connues, notamment le ministre de l’Intérieur, Abdollah Nouri, celui de la Culture, Ataollah Mohadjerani, ainsi que Mme Faezeh Hachémi, la fille de l’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Le président Mohammad Khatami ne s’est jamais prononcé publiquement sur cette affaire, semblant rester en retrait dans la plus grave crise de politique intérieure depuis sa prise de fonction en août dernier. La presse iranienne a toutefois fait état d’interventions de sa part auprès du Guide de la République, l’ayatollah Khamenei, en faveur du maire. Dans une lettre à l’ayatollah Khamenei, le président iranien avait fait valoir que l’enquête judiciaire du maire avait «créé des problèmes pour l’administration du pays, qui pourraient causer des problèmes politiques, sociaux et économiques», selon la télévision d’Etat. «Je suis convaincu que la poursuite de la situation actuelle ne serait pas dans l’intérêt du régime», a ajouté, cité par la télévision, M. Khatami qui se référait apparemment aux rapports de force entre réformateurs et conservateurs. Le combat entre factions avait fini par faire trembler les bases même du régime, provoquant plusieurs réunions des plus hauts dirigeants autour du guide Khamenei, successeur de l’ayatollah Khomeyni. Très peu d’informations ont filtré de ces rencontres, mais il est probable que la peur de voir ce combat ne faire que des vaincus et porter préjudice à l’ensemble du système a pesé dans la décision de remise en liberté. Le journal «Iran News» a pour sa part fait état mercredi d’«intenses efforts» de M. Rafsandjani, mentor en politique de M. Karbastchi, pour obtenir sa libération. M. Rafsandjani reste toujours un personnage-clé, en tant que président du Conseil de discernement, principal organisme collégial d’arbitrage politique en Iran. La crainte de débordements dans la rue a également pu jouer en faveur de la mise en liberté du maire.
Le camp des réformateurs iraniens a gagné: dans la bataille qui l’opposait au camp des conservateurs à propos de l’arrestation de l’une de ses figures les plus en vue, le maire de Téhéran Gholamhossein Karbastchi, il a marqué un point à la suite de la libération dans la journée d’hier de celui-ci. Les tenants de l’aile dure ont aussitôt réagi en faisant savoir que...