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Actualités - CHRONOLOGIE

Enseignement - le mouvement touche 65000 élèves Les enseignants du secondaire officiel en grève ouverte

Les 65 000 élèves des classes secondaires des établissements officiels du Liban resteront chez eux à partir de ce matin : leurs professeurs ont entamé une grève ouverte qui était prévue dès la semaine dernière. Il y a unanimité autour de ce mouvement car les enseignants se sentent floués par les responsables qu’ils accusent de n’avoir pas respecté les engagements. Ils réclament essentiellement une retraite calculée sur base de la totalité du dernier salaire, à l’instar de ce qu’ont obtenu leurs collègues du privé, alors que l’État n’entend leur accorder que 85 % du montant du dernier salaire après 40 ans de service. Au lendemain de l’approbation par la Chambre, le 28 octobre dernier, de la nouvelle échelle, les enseignants du secondaire, considérant que cette loi avait occulté leur revendication principale, ont commencé par décréter une grève d’avertissement de deux jours. Toutes les assemblées générales qui se sont tenues la semaine dernière ont recommandé le durcissement du mouvement. Néanmoins, la Ligue des enseignants du secondaire n’est pas maîtresse de tous les atouts, ce qui menace sérieusement son action. En donnant satisfaction aux enseignants du privé et aux professeurs de l’Université libanaise, le gouvernement a réussi à désamorcer un amalgame explosif qui avait toujours fait ses preuves dans le passé. Aujourd’hui, les grévistes ne peuvent plus espérer faire cause commune avec leurs collègues du secteur privé, ce qui réduit considérablement l’impact de leur action sur le plan national. Un autre handicap menace leur action : la mauvaise volonté que mettent leurs collègues du complémentaire et du primaire officiel, pourtant eux aussi concernés par le problème des retraites, à suivre le mouvement. Jusqu’à présent le bureau exécutif de la Ligue de ces deux secteurs s’est contenté d’un simple sit-in devant la Chambre, la semaine dernière. Mais les choses peuvent changer assez rapidement, une partie de la base, notamment en dehors de la capitale, menaçant de faire dissidence. Parmi les autres alliés qui ne risquent pas de se joindre au mouvement des grévistes, il y a la CGTL : pour l’instant, M. Elias Abou-Rizk, président de la centrale syndicale, ne semble pas pressé de prendre position, attentisme qui ne risque pas de passer inaperçu et qui autorise plus d’un point d’interrogation sur l’avenir du mouvement syndical au Liban. Le troisième handicap concerne le timing : déclencher un vaste mouvement de grève deux semaines avant la passation des pouvoirs, c’est mal choisir son moment. Mais les enseignants du secondaire avaient-ils le choix, lâchés par un peu tout le monde comme ils l’ont été et contraints de réagir face à une loi qu’ils considèrent comme injuste ? Pouvaient-ils remettre leur action à une date ultérieure, soit au lendemain de l’avènement du nouveau régime ? Quoi qu’il en soit, le moment choisi ne joue certainement pas en faveur des grévistes et cette réalité va les contraindre à élaborer rapidement une tactique de rechange pour éviter une impasse qui ne peut que leur être fatale. Enfin, et comme pour ajouter encore à leurs difficultés, des rumeurs font état d’une double volonté politique de faire avorter l’action des grévistes : d’abord le refus du gouvernement d’obtempérer aux injonctions d’un mouvement qu’il ne contrôle pas; ensuite sa volonté de le mettre au pas, car c’est le dernier bastion irréductible d’un mouvement syndical libanais qui n’est plus que l’ombre de lui-même
Les 65 000 élèves des classes secondaires des établissements officiels du Liban resteront chez eux à partir de ce matin : leurs professeurs ont entamé une grève ouverte qui était prévue dès la semaine dernière. Il y a unanimité autour de ce mouvement car les enseignants se sentent floués par les responsables qu’ils accusent de n’avoir pas respecté les engagements. Ils...