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Actualités - ANALYSE

Troïka : un armistice, mais pas de réconciliation

Mêmes causes, mêmes effets, même sempiternelle rengaine: «La dernière rencontre Assad-Hraoui a abouti à la conclusion qu’il faut tourner la page des querelles intestines libanaises pour se vouer à cette priorité absolue qu’est le Sud», indique un député proche de Damas. Vaine recommandation apparemment puisqu’à travers les manquements aux règles des convenances, en s’abstenant de s’adresser des vœux à l’occasion des fêtes, les dirigeants poursuivent allègrement leur guéguerre en vase clos. «Cependant, estime le même loyaliste, il est très probable que les sujets litigieux vont être de suite remisés au placard. A commencer évidemment par le mariage civil qui a provoqué un tollé de la part des instances religieuses, Dar el-Fatwa en tête, en aggravant les tensions entre les dirigeants. Il faut cependant trouver un moyen d’annoncer publiquement que ce projet est gelé, sans que personne ne perde la face. En effet, sans une telle proclamation, on pourrait croire que M. Rafic Hariri, qui refuse de contresigner le texte comme la Constitution lui en fait obligation (sans toutefois lui fixer un délai précis), paraîtrait l’avoir emporté». A noter au sujet des délais, qui font comme on sait l’objet d’une réclamation de la part de Baabda, un groupe de députés envisage de présenter une proposition de loi soumettant enfin le chef du gouvernement et les ministres à la contrainte des dates qui, jusque-là, n’est imposée qu’au président de la République. Une telle initiative parlementaire permettrait d’éviter l’écueil d’une demande formelle en Conseil des ministres de révision de la Constitution par le chef de l’Etat. C’est une même sorte de compromis que l’on avait proposé, mais en vain, pour régler la question du mariage civil, à savoir que l’on transformerait le projet de loi pour en annuler la procédure de transmission à la Chambre, en proposition de loi émanant des députés». «Le double amendement de l’article 49 C (Constitution), reprend le parlementaire cité, serait également mis de côté puisqu’il provoque une polémique et que le président de la République y est hostile. Il en irait évidemment de même pour la présidentielle anticipée qu’aucune urgence ne justifie, sans compter qu’il n’y pas entente sur la succession pour que l’élection puisse avoir lieu rapidement». Plus décevant sans doute, notamment pour les déplacés et pour les régions concernées, Baalbeck-Hermel ainsi que Akkar, serait «l’ajournement sine die du plan de retour des réfugiés et de développement rural» poursuit la même source qui rappelle que «les moyens de financement, tout en donnant lieu à une autre empoignade entre dirigeants, n’ont toujours pas été établis. On laisserait donc le dossier au futur régime comme au prochain gouvernement. On ferait enfin de même pour les nominations aux postes vacants dans l’Administration, qui font l’objet comme on sait d’une lutte d’influence, d’un conflit de partage entre les trois présidents, chacun ayant ses candidats…». Donc, le Sud, doit reprendre la vedette et refaire l’union entre les présidents. Un message qui n’a, semble-t-il, pas encore été reçu cinq sur cinq par les intéressés puisque c’est le Sud justement qui cristallise le dernier en date des conflits. M. Nabih Berry accuse en effet M. Rafic Hariri de couper les vivres au Conseil (Caisse de secours) de cette région, dont le chef du gouvernement ferait même «le siège» à en croire le président de la Chambre! Toujours est-il que, si les décideurs le veulent vraiment, et avec le concours de la pause des fêtes, ce mois d’avril ne sera plus marqué par des rebondissements sur le front de la troïka. La trêve pourrait cependant ne pas déborder sur mai, vu qu’au cours de ce mois-là, qui sera le dernier de la session ordinaire de la Chambre, il faudra décider si on veut ou non amender l’article 49 C ou encore l’article 76 C pour permettre une présidentielle anticipée. Ces questions doivent en principe être débattues lors du nouveau sommet libano-syrien élargi que les Libanais réclament derechef bien que la dernière rencontre du genre ne date que de quelques petites semaines. Quoi qu’il en soit, on devra savoir d’après le climat qui régnera au cours du prochain Conseil des ministres, si les recommandations du président Assad ont porté leurs fruits et si MM. Hraoui et Hariri se résignent à enterrer la hache de guerre… Ne serait-ce que pour deux ou trois semaines.
Mêmes causes, mêmes effets, même sempiternelle rengaine: «La dernière rencontre Assad-Hraoui a abouti à la conclusion qu’il faut tourner la page des querelles intestines libanaises pour se vouer à cette priorité absolue qu’est le Sud», indique un député proche de Damas. Vaine recommandation apparemment puisqu’à travers les manquements aux règles des convenances, en...