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Actualités - CHRONOLOGIE

Mairie de Paris : la droite implose

Putsch larvé, coups de théâtre et petites phrases assassines ont fait imploser le bastion gaulliste édifié à Paris, il y a vingt ans, par le président Jacques Chirac. L’hypothèse d’élections anticipées a été lancée, à droite comme à gauche, pour dénouer une crise qui depuis quelques jours menace de paralyser la gestion de la capitale de la France, où tout est centralisé. Inspirée ou non en sous-main par M. Chirac lui-même, une révolution de palais a été tentée lundi par un de ses fidèles, l’ancien ministre de la Justice Jacques Toubon, contre le maire gaulliste de la capitale Jean Tiberi. M. Toubon, préféré par M. Chirac à M. Tiberi pour lui succéder à la tête de Paris, après son élection à la présidence, en juin 1995, a fait brutalement dissidence, avec un tiers des élus municipaux de droite. Il a justifié cette initiative par la crainte d’une victoire de la gauche aux municipales de 2001, en prônant plus de «démocratie» et de «transparence», une critique sans voile contre la gestion de M. Tiberi. La droite a perdu en 1997 six arrondissements sur les vingt de la capitale. La gauche, qui la talonne dans Paris intramuros, a conquis en mars la région d’Ile-de-France où vivent plus 10 millions d’habitants, soit un Français sur six. Ulcéré et virulent, M. Tiberi, un ancien juge de 62 ans, à l’image ternie depuis trois ans par des affaires, a accusé M. Toubon de se comporter en factieux et intrigant et s’est réclamé du soutien de M. Chirac. M. Chirac est resté muet sur cette crise qui sonne le glas d’un système conçu par et pour lui-même. Selon son entourage, il ne peut, fidèle aux exigences de sa fonction, «intervenir dans les jeux de politique locale». Les alliés centristes des gaullistes au conseil de Paris ont fait un grand écart, ne voulant plus soutenir M. Tiberi, tout en refusant de se rallier en bloc à l’alternative Toubon. Disqualifiés Le patron des centristes UDF, Jacques Dominati, a envisagé jeudi le départ rapide de M. Tiberi, estimant plus probable un maire intérimaire ou des élections municipales anticipées qu’une réconciliation au sein de la droite. Il a estimé MM. Tiberi et Toubon disqualifiés, considérant que l’ancien premier ministre Edouard Balladur était «peut-être l’homme qui amène une certaine conciliation». Rival malheureux de M. Chirac à la présidentielle de 1995, M. Balladur, longtemps tenu en ostracisme par le chef de l’Etat, a été le chef de file, également non victorieux, de la droite unie en Ile-de-France en mars. Quoi qu’il en soit des ambitions de M. Balladur, le rapport de forces ne permet plus à M. Tiberi d’attendre que l’orage passe à l’abri d’un hypothétique parapluie de M. Chirac. L’opposition de gauche a rebondi sur l’hypothèse de municipales anticipées à Paris. «Laissons les électeurs trancher», a dit le patron parisien du Parti socialiste Jean-Marie, Le Guen. Elle semble prête, comme aux législatives, à faire de la bataille de Paris le symbole de la lutte contre les «affaires politico-financières». «Corruption, affaires, réseaux de financement occulte, politique cynique à l’égard des pauvres et des jeunes, Paris, capitale merveilleuse de tous les Français est devenu depuis 1977, la propriété exclusive d’un clan» avait lancé, encore dans l’opposition, le premier ministre socialiste Lionel Jospin. Depuis 1995, M. Tiberi a affronté des démêlés en série avec la justice, certains liés à la gestion du parc immobilier de la capitale et à des accusations de financement illégal du RPR fondé par Jacques Chirac. (AFP
Putsch larvé, coups de théâtre et petites phrases assassines ont fait imploser le bastion gaulliste édifié à Paris, il y a vingt ans, par le président Jacques Chirac. L’hypothèse d’élections anticipées a été lancée, à droite comme à gauche, pour dénouer une crise qui depuis quelques jours menace de paralyser la gestion de la capitale de la France, où tout est...