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Actualités - CHRONOLOGIE

Damas va s'atteler une fois de plus à réconcilier la troïka

Le principe est acquis, mais le timing est encore incertain. Un nouveau sommet libano-syrien (élargi, cette fois-ci) aura lieu dans les tout prochains jours, avant la prochaine séance du Conseil des ministres qui doit se tenir mercredi prochain au palais de Baabda. Cette rencontre regroupera autour des présidents Elias Hraoui et Hafez el-Assad le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri. Elle sera axée exclusivement sur le volet interne de la crise libanaise, et plus particulièrement sur le profond malaise qui se manifeste au niveau du pouvoir du fait des tiraillements persistants entre les pôles de la «troïka». L’incertitude la plus totale régnait hier soir au sujet du timing de ce sommet élargi. Selon certaines informations, ce nouveau round de concertations libano-syriennes pourrait avoir lieu demain, samedi, à Lattaquieh. Le ministre de la Défense, Mohsen Dalloul, a repris à son propre compte ces indications, hier, à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat, à Zahlé. Mais les milieux proches du président de la Chambre et du premier ministre affirmaient tard dans la soirée que la date du sommet n’avait pas encore été fixée. Les mêmes sources soulignaient en outre que la rencontre aurait lieu mardi prochain, après la fête de Pâques. En tout état de cause, la date exacte de la réunion bilatérale reste un détail qui a peu d’importance. Ce qui est certain — et les sources des trois pôles du pouvoir s’accordent à l’affirmer — c’est que la rencontre aura lieu bel et bien avant le prochain Conseil des ministres. Et pour cause: rien ne va plus (ou presque) au sein de la troïka. Le président Hraoui et M. Hariri ne se sont pas parlé depuis le 18 mars dernier, date de la séance du cabinet au cours de laquelle le projet de mariage civil facultatif préconisé par le chef de l’Etat a été adopté à une majorité des deux tiers des membres du gouvernement, en dépit de la farouche opposition de M. Hariri. Ce projet sur le mariage civil s’est transformé en un véritable bras de fer entre Baabda et Koraytem. Le chef de l’Etat condamne ouvertement l’attitude du chef du gouvernement à ce propos, affirmant que ce dernier est tenu de signer le projet en question et de le transmettre au Parlement ou, à défaut, de démissionner. Jusqu’à présent, M. Hariri s’abstient toujours de signer le projet et souligne que le Conseil des ministres n’a fait qu’avaliser «le principe» du mariage civil sans en approuver la teneur. Les milieux de M. Hariri ajoutent dans ce cadre que le projet doit encore être examiné dans le détail et voté par le gouvernement. Une thèse qui est évidemment réfutée par le président Hraoui qui s’indigne du fait que M. Hariri continue de s’abstenir de signer un projet voté en Conseil des ministres. Le chef du gouvernement va même jusqu’à affirmer devant ses visiteurs que le dossier en question n’est plus d’actualité et que la priorité devrait être accordée à l’initiative israélienne concernant l’application conditionnelle de la résolution 425. L’attitude de M. Hariri sur ce plan a amené les sources proches de Baabda à remettre sur le tapis l’épineux problème des prérogatives constitutionnelles du chef de l’Etat et des ministres, le président de la République étant tenu, selon les termes de la Constitution, de signer un projet de loi dans un délai déterminé, alors qu’aucun délai n’est imposé au chef du gouvernement et aux ministres. Parallèlement à ce bras de fer entre Baabda et Koraytem, les rapports demeurent sensiblement tendus entre le président de la Chambre et le chef du gouvernement. M. Berry reproche ainsi au ministère des Finances de vouloir appliquer la politique d’austérité à la Caisse du Sud, affirmant qu’il s’opposera fermement à de telle tentatives. L’un des proches collaborateurs de M. Berry, le député Mohammed Beydoun, a accusé en outre, hier, le gouvernement de chercher à renvoyer l’approbation de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public jusqu’à la prochaine élection présidentielle, alors que M. Berry insiste pour que cette nouvelle échelle des salaires soit approuvée sans délai par l’Exécutif. Dans un tel climat de discorde et de tiraillements internes, le prochain Conseil des ministres pourrait difficilement se réunir, mercredi prochain. C’est pourquoi les pôles du pouvoir ont recours, comme à l’accoutumée, à la solution de facilité en décidant de s’en remettre, une fois de plus, à l’arbitrage de Damas, au lieu de trouver un moyen de régler les problèmes internes dans le cadre des institutions établies. Le prochain sommet élargi mettra sans doute une sourdine aux tiraillements entre les pôles de la «troïka». Mais d’ores et déjà, certaines sources loyalistes affirment qu’il ne s’agira là que d’une trêve précaire, le malaise au niveau du pouvoir étant appelé à se prolonger, vraisemblablement, jusqu’à l’élection présidentielle, prévue en novembre prochain.
Le principe est acquis, mais le timing est encore incertain. Un nouveau sommet libano-syrien (élargi, cette fois-ci) aura lieu dans les tout prochains jours, avant la prochaine séance du Conseil des ministres qui doit se tenir mercredi prochain au palais de Baabda. Cette rencontre regroupera autour des présidents Elias Hraoui et Hafez el-Assad le chef du Législatif Nabih Berry et...