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Actualités - REPORTAGE

Correspondances baudelairiennes Michel Samaha : de la convivialité de la culture .. (photo)

Homme de dialogue et de communication, Michel Samaha estime que la culture s’acquiert essentiellement dans les lieux d’éch-anges intellectuels. Cénacles, cercles de bibliophilie, théâtre... sont d’après l’ancien ministre de l’information des creusets qui placent l’approche culturelle dans un contexte d’humanisme, de convivialité et de brassage d’idées. Nostalgique de l’effervescence culturelle des années soixante et soixante-dix «des réunions du Cénacle libanais, du théâtre expérimental, des Clubs de réflexion de l’Alumni ou du CCF, des assemblées hebdomadaires de discussions au Club des Français, de Dar el-Fan», Michel Samaha déplore le fait que les mutations technologiques soient en train d’instaurer «une nouvelle manière de propager la culture en la banalisant. Dans le but d’en faciliter l’accès, ces médias sont en train d’alléger nombre de sujets, de les vider de leur teneur intellectuelle et de les traiter de manière superficielle». Partisan donc du «penser ensemble un sujet et en discuter» Michel Samaha considère qu’avec les nouveaux moyens de technologie (Internet, télé, vidéo, Cd-Rom....) les gens deviennent de plus en plus individualistes. «Et cela se reflète chez nous par l’absence d’espaces culturels (mis à part ceux des ambassades), de lieux communs de débats, d’analyse et de synthèse ainsi que de théâtre, ces vecteurs essentiels de la mémoire et des racines collectives....Les jeunes d’aujourd’hui dialoguent au moyen d’Internet. C’est certes une ouverture sur l’étranger, mais les contacts restent sommaires ou alors dans le cas d’une recherche d’information très techniques». Le choc du Théâtre Michel Samaha, on le sait, est un militant de la première heure. Il a en outre participé en 1968 à un stage universitaire international organisé par l’UNESCO. Puis il a travaillé dans la section jeunesse de la commission nationale de cette même organisation. Pour lui «l’expérience la plus intéressante, la plus formatrice pour les étudiants est sans conteste la vie de campus. Ces réunions et assemblées de discussions extra-cours qui n’existent malheureusement plus ces dernières années». C’est pourtant là que les jeunes apprennent le dialogue. «Dialogue avec l’autre, avec les aînés, pour trouver avec eux ce qui peut être commun dans l’approche sociale, intellectuelle ou les paramètres de valeurs philosophiques et morales». Cet esprit d’échange et de convivialité, l’ancien président de Télé-Liban, le retrouve dans le climat qu’engendre... une bonne pièce de théâtre. «Qui reste», dit-il, «le moyen le plus direct de jeter un pont entre le spectateur qui réfléchit à ce qu’il voit et les personnages à caractères que les acteurs campent. Le théâtre est l’espace de rencontre idéal entre auteurs et spectateurs, entre scène et réalité...». Impressionné par «les performances éducationnelles des pièces de Michel Jabre et de Carole Samaha» Michel Samaha se dit également agréablement surpris par la reprise du théâtre libanais. Et de citer entre autres pièces vues récemment «Le jardin de Sanayeh» de Roger Assaf et «Treize à table», un vaudeville où il est justement question de... convivialité. «Une notion que l’on retrouve souvent dans les toiles des impressionnistes, tout comme dans les aquarelles reproduisant des sites ou d’anciennes demeures libanaises». Grand lecteur, «d’ouvrages très variés», Michel Samaha, possède une bibliothèque qui va du roman philosophique au livre historique en passant par les ouvrages sociaux et politiques. «Ces dernières années je me suis plongé dans l’histoire de la région et des Balkans pour assimiler les nouvelles donnes politiques, parce qu’à mon avis, les enjeux — présents et à venir — économiques, géo-politiques, à caractère éthniques, ou les besoins en ressources, tirent toujours leurs racines des événements passés». Passé, présent, avenir: finalement un même tissu serré. Quand on parle culture...
Homme de dialogue et de communication, Michel Samaha estime que la culture s’acquiert essentiellement dans les lieux d’éch-anges intellectuels. Cénacles, cercles de bibliophilie, théâtre... sont d’après l’ancien ministre de l’information des creusets qui placent l’approche culturelle dans un contexte d’humanisme, de convivialité et de brassage d’idées. ...