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Actualités - ANALYSE

425 : une reconnaissance israélienne piégée ?

Après la reconnaissance par Israël de la résolution 425 stipulant son retrait du Liban, un sommet libano-syrien s’impose. Auparavant, il convient toutefois de sonder les intentions de l’Etat hébreu, et Damas s’y est déjà attelé. En effet, le vice-président et le ministre syriens des Affaires étrangères, MM. Abdel-Halim Khaddam et Farouk el-Chareh se sont rendus à Paris où ils se sont entretenus avec le président Jacques Chirac au sujet de la proposition israélienne. D’autres contacts devraient suivre qui impliqueraient notamment l’Egypte, l’Arabie Séoudite, les Etats-Unis, la Russie et le secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan. On relève dans ce cadre que la France convient avec les gouvernements syrien et libanais de la nécessité d’un règlement global de la crise du Moyen-Orient. Washington a bien accueilli pour sa part la position israélienne, tout en recommandant une prise de contacts entre le Liban et l’Etat hébreu pour aboutir à une application de la résolution. L’Administration américaine estime qu’une telle démarche paverait la voie à la réalisation d’une paix globale dans toute la région. M. Kofi Annan a également applaudi à la reconnaissance de la 425 par Israël. A travers ses contacts diplomatiques, Damas cherche à en savoir plus sur la teneur des pourparlers qui auront lieu en vue d’une exécution de la résolution onusienne: comment sera-t-elle appliquée? Le secrétaire général des Nations unies négociera-t-il au nom des Etats-Unis ou des cinq membres permanents du Conseil de sécurité? S’agira-t-il d’élaborer un calendrier de retraits israéliens? Le déploiement de l’armée libanaise, l’augmentation du nombre de casques bleus, la formation d’une force multinationale, le sort du Hezbollah et de l’armée du Liban-Sud feront-ils aussi l’objet de négociations? D’autres questions se posent encore à propos de la période qui suivra un éventuel retrait israélien du Liban: quid des résolutions 242 et 338? S’arrêtera-t-on à l’application de la 425? Peut-on instaurer une paix stable dans la région en l’absence d’un règlement concernant l’occupation du Golan et le différend israélo-palestinien portant sur l’exécution complète des accords d’Oslo? Concomitance des volets Selon des sources diplomatiques, les processus syro-israélien et libano-israélien devraient aller de pair. Il incombe aussi de ne faire aucune distinction entre ce que l’Etat hébreu appelle un accord de sécurité avec le Liban et un accord de paix avec la Syrie; car après avoir pacifié sa frontière nord, rien n’empêcherait Israël d’atermoyer concernant un retrait de ses forces du Golan. D’où la nécessité de faire obstacle à toute tentative israélienne visant à dissocier les deux volets libanais et syrien, comme il le fait depuis 1978, année de la conclusion des accords de Camp David avec l’Egypte. Les sources susmentionnées soulignent par ailleurs que, pour parvenir à des arrangements de sécurité avec Beyrouth, Tel-Aviv ne lie plus son retrait du Liban à celui des Syriens. On est loin de la stratégie adoptée par Israël en 1982: en effet, ce dernier avait alors lié l’évacuation de ses troupes du Liban à celle de l’armée syrienne. Aujourd’hui, il cherche au contraire à amadouer Damas en adoptant un langage équivoque par la bouche de son ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï. Celui-ci a souhaité que les autorités syriennes appuient le retrait israélien, tout en affirmant que Tel-Aviv ne s’opposerait pas à un maintien de la présence syrienne au Liban. D’autre part, les observateurs analysent avec appréhension les propos israéliens selon lesquels l’armée libanaise est devenue assez forte pour assumer ses responsabilités. On craint en effet que l’Etat hébreu n’escompte un affrontement entre l’armée et la Résistance si les opérations contre Israël venaient à se poursuivre après son retrait du Sud et de la Békaa-Ouest. Dans ce contexte, on comprend qu’une décision commune libano-syrienne s’impose, à la lumière des informations qu’on aura récoltées auprès des cinq grandes puissances, des Etats-Unis et de la France en particulier.
Après la reconnaissance par Israël de la résolution 425 stipulant son retrait du Liban, un sommet libano-syrien s’impose. Auparavant, il convient toutefois de sonder les intentions de l’Etat hébreu, et Damas s’y est déjà attelé. En effet, le vice-président et le ministre syriens des Affaires étrangères, MM. Abdel-Halim Khaddam et Farouk el-Chareh se sont rendus à...