Evasion frauduleuse d'un détenu Peines de prison requises contre un prisonnier et une sentinelle de Roumieh

Le premier juge d’instruction militaire, M. Riyad Talih, a requis hier les travaux forcés à temps contre un prisonnier et une sentinelle de la prison de Roumieh accusés d’avoir falsifié des papiers officiels pour faciliter la remise en liberté d’un détenu, moyennant une importante somme d’argent. Dans l’acte d’accusation publié hier par M. Talih, il est précisé qu’un des accusés, le prisonnier Georges Zayat, était chargé d’aider les militaires du greffe à la prison de Roumieh d’organiser les archives et de réceptionner les télégrammes ainsi que les mandats d’arrêt et de remise en liberté, qu’il mettait, sous la supervision des caporaux Abdel Salam Taleb, Kozhaya Farès, Saïd Khanji et Jean Massoud, dans les dossiers relatifs à chaque prisonnier. Le 22 décembre dernier, le prisonnier Ibrahim Hanna Barbar a été libéré sur base d’un faux mandat portant la signature du juge Talih. L’enquête a permis d’établir que Zayat s’était engagé à aider Barbar à sortir de Roumieh, moyennant 15.000 dollars et en coordination avec le caporal Kozhaya Farès qui avait lui-même proposé à Zayat de remplacer le nom d’un détenu qui devait être relâché par celui de Barbar, sur un mandat de remise en liberté. Le caporal devait remettre le document à un autre détenu, Fathallah Mahmoud, qui a modifié son contenu permettant ainsi à Barbar à sortir de la prison le 24 décembre, avec l’aide de l’avocat de Zayat, Salem Awali. Ce dernier devait le conduire à Tripoli. Mais le pot-aux-roses n’a pas tardé à être découvert et tout ce beau monde a fini par être arrêté. Zayat a indiqué devant les enquêteurs que l’idée venait du caporal Farès, dont la situation financière laissait à désirer, ce que le militaire a démenti, affirmant, à l’instar de ses collègues, les caporaux Abdel Salam Taleb et Saïd Khanji, qu’il n’avait trouvé rien d’anormal dans le texte sur base duquel Barbar avait été libéré. Ce dernier, ainsi que l’avocat, ont également nié être complices dans l’opération. M. Talih a requis la prison à temps à l’encontre de Zayat et de Farès sur base des articles 459, 425 et 638/217, concernant le faux en écriture, l’évasion de détenus, le vol et l’instigation. Il a décidé d’inculper les caporaux Abdel Salam Taleb et Saïd Khanji, pour négligence conformément à l’article 373 du Code pénal sur les manquements aux devoirs de la fonction. Le juge a prononcé un non-lieu en faveur de l’avocat Salem Mounif Awali et Ibrahim Barbar pour insuffisance de preuves.