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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Mariage civil : l'Eglise catholique définit sa position

L’assemblée des patriarches et évêques catholiques a publié hier un document officiel dans lequel elle a pris position, non sans une certaine ambiguïté, contre le projet de statut d’état civil «facultatif» du président Elias Hraoui, dans la forme qu’il a prise, tout en se déclarant favorable à un statut personnel spécial pour les Libanais ou les étrangers qui se mettraient explicitement en dehors de toute foi religieuse. Dans une première partie du document consacrée aux rapports des autorités civiles avec les autorités religieuses, l’assemblée rappelle qu’aux yeux de l’Eglise, le mariage est un des sept sacrements institués par le Christ et qu’en tant que tel, il est de la compétence exclusive de l’Eglise. Les autorités civiles, elles, sont compétentes en ce qui concerne les conséquences civiles du mariage. Le fidèle doit croire à tous les sacrements de l’Eglise, et toute exception dans ce domaine l’expose à ne plus pouvoir bénéficier des autres sacrements, a ajouté le document. Le mariage des catholiques est obligatoirement soumis aux canons de l’Eglise, poursuit le document. Toutefois, dans les sociétés civiles, et dans les régimes laïcs où il existe une stricte séparation entre la religion et l’Etat, le mariage civil est institué selon des normes précises (...) mais le mariage civil ne nie pas la nature du mariage, telle qu’il a été voulu par Dieu. L’Eglise catholique reconnaît sa validité entre personnes non-baptisées, mais dénie à toute autorité humaine le droit d’y mettre fin par le divorce. Car tout acte de mariage valide, qu’il soit civil ou religieux, bénéficie des deux vertus que lui confère la loi naturelle, l’unité et la pérennité. La recherche de la vérité Abordant ensuite le sujet de la liberté religieuse, garantie par la Constitution, le document souligne qu’en vertu de cette liberté toute personne a le droit, et le devoir, de rechercher la vérité, et en particulier celle qui touche aux fins dernières, et d’être à l’abri de toute coercition dans ce domaine. Toutefois, le document relève que cette liberté religieuse est dénaturée par l’habitude de ruser avec la loi et de changer de confession pour profiter des dispositions sur le divorce. Abordant le sujet du mariage civil facultatif, le document considère que le caractère «facultatif» de cette disposition est en contradiction avec l’article 9 de la Constitution relative à la liberté de croyance. Dans un pays dont la structure sociale n’est pas laïque, en déclarant «facultatif» ce mariage, l’Etat est en fait en train d’encourager les croyants à désobéir aux dispositions de la foi qu’ils professent, qu’elle soit chrétienne, musulmane ou juive, alors même qu’il affirme en garantir le respect selon la Constitution, ajoute le document. Une telle attitude est de nature à multiplier les problèmes sociaux et religieux entre les fidèles et les autorités spirituelles, ce qui est contraire au bien public, poursuit-il. L’Etat dispose-t-il donc du droit d’offir aux citoyens le choix entre le respect des croyances de leurs religions et leur violation. Le fait-on pour les lois civiles, s’interroge-t-il. Les conclusions du document En conclusion, le document affirme: — Que l’Eglise catholique n’autorise pas ses fidèles à contracter un mariage civil, et que celui-ci est nul et non avenu à ses yeux. Si, pour des raisons pratiques ou autres, le fidèle contracte ce type de mariage, l’Eglise l’exhorte à corriger sa situation et, en cas de refus, ne l’autorise plus à recevoir les sacrements. Toutefois, elle n’assimile pas ce mariage à une simple cohabitation, car elle considère qu’il y a intention de stabilité. — L’Eglise considère qu’il est du devoir de l’Etat de créer un statut d’état-civil pour les Libanais ou les étrangers qui ne relèvent d’aucune religion, ou qui ont épousé la cause de certaines sectes, en reniant leur foi d’origine, ou encore ceux qui explicitement rejettent la religion à laquelle ils appartiennent. De ce fait, le mariage religieux deviendra «obligatoire» pour les Libanais professant une foi religieuse, et le mariage civil «autorisé» pour ceux qui affirment avoir renié la foi dans laquelle ils sont nés.
L’assemblée des patriarches et évêques catholiques a publié hier un document officiel dans lequel elle a pris position, non sans une certaine ambiguïté, contre le projet de statut d’état civil «facultatif» du président Elias Hraoui, dans la forme qu’il a prise, tout en se déclarant favorable à un statut personnel spécial pour les Libanais ou les étrangers qui se...